Les habitants du quartier du Mont-Gaillard au Havre (Seine-Maritime) sont décidés à ne pas se laisser faire face au projet d'installation d'une Structure d'accompagnement vers la sortie (SAS) dans le quartier. Il s'agirait d'un centre fermé accueillant des détenus en fin de peine ou condamnés à de courtes peines. Il serait destiné à la réinsertion, à la formation professionnelle et au retour à la vie sociale.
Une pétition contre le projet a été lancé et un collectif a été créé lundi 8 avril 2019. Cette émulation donne déjà ses fruits puisque les porte-parole seront reçus par la mairie jeudi annoncent-ils.
Une SAS située à proximité d'une école
Les riverains craignent un changement d'ambiance dans le quartier avec l'installation de ce centre fermé en lieu et place du centre équestre actuel. "On est aussi en colère parce que ce projet va être à proximité de nos habitations, indique Vanessa Hery Diallo, habitante du quartier depuis 40 ans. Certains ont leur jardin à la lisière de ce centre et ne pourront pas vivre sereins !" Elle souligne aussi la présence d'une école à quelques pas du terrain prévu pour le SAS. "Avoir un centre pénitentiaire juste à côté de l'école, est-ce une bonne image à renvoyer aux enfants ? Je ne crois pas."
Cette riveraine craint aussi des évasions et des nuisances juste à côté du centre. C'est aussi le cas de Marilyne Benanbar qui a lancé la pétition contre le projet et qui vient tout juste d'acheter une maison à quelques mètres du SAS. "On sait ce qu'il se passe à Gainneville [établissement pénitentiaire de Saint-Aubin-Routot NDLR]. On sait que des proches des détenus font des allers-retours, lancent des choses par-dessus les murs de la prison." "On a déjà nos propres problématiques qui ne sont pas résolues : des nuisances avec des quads et des motos, de la drogue juste à côté, etc. On n'a pas envie qu'une nouvelle délinquance débarque chez nous", ajoute Vanessa Hery Diallo.
"La manière dont on a été reçus est scandaleuse !"
Mais ce qui a aussi fortement déplu aux habitants, c'est la communication faite sur ce projet. Ils reprochent aux services pénitentiaires et à la mairie d'avoir voulu organiser une réunion "en catimini" jeudi dernier et dénoncent un flou autour des informations fournies : "On a su le projet par voie de presse, explique Vanessa Hery Diallo. On nous a accueillis dans une salle trop petite et pas dans le quartier. La manière dont on a été reçus est scandaleuse !" S'ajoute à cela une méconnaissance de la ville par les représentants de l'État et le manque de garantie sur la sécurité dénonce-t-elle.
La mairie va organiser des consultations
Face à cela, la mairie du Havre annonce organiser une série de consultations. "La réunion publique organisée par la sous-préfecture n'ayant pu se dérouler dans de bonnes conditions et répondre aux attentes des participants, j'ai décidé de les consulter directement. J'ai ainsi demandé aux services de la Ville d'organiser des rencontres dans les prochains jours pour échanger avec eux sur ce projet", commente le maire Jean-Baptiste Gastinne qui prendra position sur le dossier à l'issue de ces réunions.
Du côté de la direction interrégionale des services pénitentiaires du Grand Ouest en revanche, on indique désormais ne pas pouvoir communiquer sur le sujet, en soulignant qu'il ne s'agit pour l'instant que d'un projet.
Affaire à suivre.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.