Initialement prévu le 29 mars, le Brexit a déjà été repoussé au vendredi 12 avril. Mais faute d'avoir pu faire adopter par les députés britanniques l'accord de divorce qu'elle a négocié avec Bruxelles, Mme May veut réclamer un second ajournement du Brexit, jusqu'au 30 juin.
La réponse est attendue mercredi lors d'un sommet européen crucial devant lequel Mme May exposera son plan aux 27, qui devront donner leur aval unanime à tout report. L'enjeu est d'éviter vendredi une sortie brutale du Royaume-Uni, un "no deal" aux conséquences économiques potentiellement dévastatrices.
"Un report du Brexit de plusieurs mois est possible, jusque début 2020", a estimé mardi la chancelière allemande Angela Merkel après sa discussion avec Mme May à Berlin.
Une telle date pourrait être agréée par la France, pour laquelle un délai d'un an, évoqué ces derniers jours à Bruxelles, "paraît trop long", a de son côté indiqué l'Elysée, où la Première ministre britannique est attendue mardi en fin d'après-midi pour défendre sa cause auprès du président français Emmanuel Macron.
Face à Theresa May, Emmanuel Macron devrait réaffirmer que Paris "n'est pas fermé à construire une autre solution" que celle du "no deal", mais "avec certaines limites et pas à tout prix", a précisé l'Elysée.
La durée d'un report "dépend" du plan qu'exposera mercredi Theresa May aux 27, a expliqué mardi le négociateur en chef de l'UE Michel Barnier à l'issue d'une réunion avec des ministres européens pour préparer le sommet de mercredi. "Le 'no deal' ne sera jamais la décision de l'UE, ce sera toujours la responsabilité du Royaume-Uni de nous dire ce qu'il veut", a-t-il prévenu.
Le sommet de Bruxelles sera précédé par une "réunion de coordination" à l'initiative de la Belgique qui réunira une demi-douzaine de pays, ceux qui seraient les plus "directement affectés" par une sortie du Royaume-Uni sans accord de divorce.
Ni acquise ni automatique
Ce report doit "être soumis à des critères très stricts", a insisté le ministre allemand des Affaires européennes Michael Roth, et son acceptation "n'est ni acquise ni automatique", a prévenu son homologue française Amélie de Montchalin.
"La France sera très ferme" et "plus la période (d'extension) sera longue, plus les garanties devront être sérieuses" afin de "ne pas mettre en danger le fonctionnement de l'UE", selon l'Elysée, qui insiste sur la forte unité des 27 sur cette position.
Les dirigeants européens avaient refusé en mars d'accorder aux Britanniques un sursis jusqu'au 30 juin, en raison de la tenue des élections européennes du 23 au 26 mai.
Le gouvernement britannique a annoncé à contrecoeur lundi soir qu'il lançait l'organisation de ce scrutin, après avoir tenté d'éviter d'y participer, près de trois ans après le référendum de juin 2016 qui a décidé la sortie du Royaume-Uni de l'UE.
Londres espère cependant toujours quitter l'UE avec un accord avant le 22 mai, ce qui lui permettrait d'annuler ces élections.
Pourparlers avec l'opposition
Les discussions avec l'opposition travailliste pour tenter de sortir de l'impasse sur le Brexit reprendront après le sommet européen de mercredi, a annoncé mardi le gouvernement britannique, signifiant qu'elles n'ont toujours pas abouti.
Cette main tendue au Labour a suscité la fureur des conservateurs eurosceptiques, qui craignent que le gouvernement ne s'oriente vers une union douanière avec l'UE. Prônée par le Labour, elle empêcherait Londres de mener une politique commerciale indépendante après le Brexit.
Ces discussions n'ont pour l'instant pas abouti, le chef du Labour, Jeremy Corbyn, reprochant au gouvernement de refuser de "modifier ses lignes rouges".
Pour éviter un "no deal", scénario redouté des milieux économiques, la Chambre des Lords, chambre haute du Parlement, a entériné lundi soir un projet de loi des députés visant à obliger légalement la cheffe du gouvernement à repousser le Brexit.
En conséquence, le gouvernement présentera mardi une motion aux députés, précisant que la Première ministre cherchera une extension jusqu'au 30 juin. Les députés voteront sur cette motion et pourront émettre des propositions quant à la durée du report. Tout en sachant que ce sont les dirigeants européens qui auront le dernier mot.
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