Plus de six millions d'Israéliens sont appelés à se rendre aux urnes mardi à partir de 07H00 locales (04H00 GMT) et jusqu'à 22H00 (19H00 GMT) pour élire les 120 députés de la Knesset.
La course aura été incertaine jusqu'au bout pour savoir qui de l'indéboulonnable Premier ministre ou du général novice en politique se verra confier par le président Reuven Rivlin la tâche de former le prochain gouvernement après les élections.
Au cours des derniers jours, M. Netanyahu, 69 ans, dont plus de 13 années passées au pouvoir, a fait flèche de tout bois pour décrocher un cinquième mandat.
Comme en 2015, il a sorti de son chapeau une surprise de dernière minute en se disant prêt à annexer les colonies israéliennes de Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis plus de cinquante ans par Israël.
Les colonies sont illégales au regard du droit international et une telle annexion passerait pour sceller le sort de la solution à deux Etats, formule de référence de l'ONU pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
Dans les dernières heures d'une campagne acrimonieuse, M. Netanyahu s'emploie à toutes forces à mobiliser les électeurs de droite autour de son parti, le Likoud.
Cette tactique est jugée à hauts risques pour les autres formations de droite avec lesquelles il serait appelé à former une majorité de gouvernement mais qui, au final, pourrait ne pas entrer au Parlement si le Likoud leur prend trop de voix.
"Le parti le plus important au moment où nous parlons", c'est la liste Bleu-blanc de M. Gantz, a déclaré M. Netanyahu au réseau d'information Arutz Sheva, "et c'est eux qui vont former le gouvernement", a-t-il dit. "Il faut voter Likoud parce que nous devons réduire l'écart", a-t-il insisté.
Le précédent de 2015
Comme tout au long de sa campagne, M. Netanyahu a réduit ses adversaires à des "gauchistes" alors que Bleu-blanc se situe plutôt au centre-droit. Il a opposé à leur inexpérience internationale sa stature de dirigeant parlant d'égal à égal aux grands de ce monde.
Ainsi, a-t-il assuré, le président américain Donald Trump est au courant de ses intentions d'annexion en Cisjordanie.
Les derniers sondages autorisés plaçaient vendredi le Likoud et Bleu-blanc au coude-à-coude. Mais, avec une trentaine de sièges prédits à chacun, l'un et l'autre restent loin de la majorité absolue (61 sur 120) et devraient s'allier à d'autres formations pour gouverner. Or les projections de vote pour les autres partis sont plus favorables à un bloc de droite dirigé par M. Netanyahu.
Les experts s'interrogent sur les raisons de l'alarmisme de M. Netanyahu: pure tactique de la part de ce maître stratège en politique comme en 2015 quand il avait brandi la menace d'électeurs arabes se rendant "en masse" dans les isoloirs, ou informations confidentielles provenant de sondages non officiels?
Son challenger s'est en tout cas servi de l'apparente dynamique. "Je crois que le plus important parti, ce sera nous", a-t-il dit à la radio militaire, "il y a un besoin de changement, et il y a une chance de changement".
Il a continué à jouer de son image réconciliatrice après les divisions semées selon lui par les années Netanyahu. Il a aussi invoqué la menace d'inculpation de M. Netanyahu pour corruption après les élections.
Siphonnage
"Les gens comprennent bien. Ce n'est pas la droite qui est en danger. C'est Netanyahu qui est en danger, c'est tout", a-t-il dit.
Les experts mettent en garde contre les conclusions hâtives tirées des sondages. Ils invoquent la part significative des indécis. Ils citent aussi le risque que certaines listes supposées s'allier au Likoud ne franchissent pas le seuil de 3,25% des voix requis pour être représentées.
Les chefs de plusieurs de ces partis se sont indignés des manoeuvres de dernière heure de M. Netanyahu. Le nationaliste religieux Bezalel Smotrich, ardent défenseur des colons, a publié une vidéo de lui-même en train de siroter un jus pour illustrer le siphonnage de voix auquel se livre selon lui le Premier ministre sortant.
Arieh Deri, chef de file du parti ultra-orthodoxe Shass, a taxé M. Netanyahu "d'ingratitude", alors que Shass lui avait promis son soutien pour former un gouvernement après les élections.
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