A quatre jours du Brexit, initialement prévu le 29 mars mais repoussé au 12 avril, la cheffe du gouvernement se débat pour trouver une solution transpartisane permettant de faire sortir son pays de l'UE avec un accord approuvé par le Parlement.
Les députés britanniques ont rejeté trois fois l'accord de retrait qu'elle avait négocié avec les dirigeants de l'UE, et son gouvernement s'est lancé la semaine dernière dans des tractations de dernière minute avec le Labour, principal parti d'opposition.
"Je pense qu'il y a certains points sur lesquels nous pouvons nous mettre d'accord", a déclaré la dirigeante conservatrice dans une vidéo publiée dimanche, tout en prévenant qu'il faudra "des compromis des deux côtés".
Vendredi, le Labour s'était dit "déçu" des discussions, exhortant la Première ministre à proposer de "véritables changements à son accord".
Le Labour souhaite maintenir le Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE après le Brexit, ce que les eurosceptiques du Parti conservateur et le gouvernement refusent au motif que cela empêcherait Londres de mener une politique commerciale autonome vis-à-vis des pays tiers.
Barnier à Dublin
Pour se donner du temps, Theresa May a demandé aux dirigeants de l'UE un second report du Brexit, jusqu'au 30 juin, avec la possibilité pour le Royaume-Uni de se retirer plus tôt si un accord est trouvé. Londres se prépare désormais à participer aux élections européennes, prévues du 23 au 26 mai, une perspective que Mme May jugeait récemment "inacceptable", près de trois ans après le vote des Britanniques en faveur d'un départ de l'UE.
Un Conseil européen exceptionnel consacré au Brexit se réunira mercredi pour examiner cette demande de report, qui devra être approuvée à l'unanimité des 27 autres pays membres de l'UE pour entrer en vigueur.
Le négociateur en chef de l'UE Michel Barnier a dit dimanche "espérer" que les discussions entre Theresa May et Jeremy Corbyn, le chef du Labour, puissent "avancer".
Il a souligné que la déclaration politique, texte de 26 pages qui décrit la relation future entre le Royaume-Uni et l'UE après le Brexit, est "la seule chose qui est négociable", excluant toute renégociation du traité de retrait de l'UE.
Michel Barnier se rend lundi à Dublin pour discuter du Brexit avec le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, qui multiplie les échanges diplomatiques. La semaine dernière, après avoir reçu la chancelière allemande Angela Merkel, M. Varadkar a répété son attachement à une frontière ouverte en Irlande, permettant une libre circulation des personnes et un commerce fluide entre la province britannique d'Irlande du Nord qui quittera l'UE et sa voisine la République d'Irlande.
"Capitulation"
Tandis que Theresa May espère aboutir à un compromis avec l'opposition, sa main tendue au Labour a provoqué la furie des eurosceptiques de son propre camp conservateur.
L'ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, qui avait démissionné en désaccord avec sa stratégie sur le Brexit, a prévenu lundi que les députés conservateurs ne permettraient pas à Theresa May de "capituler" face à M. Corbyn en acceptant un divorce plus doux et le maintien de liens étroits avec l'Union européenne.
"Si le Royaume-Uni s'engageait à rester dans l'union douanière, cela rendrait totalement absurde le résultat du référendum", a-t-il déclaré dans les colonnes du Daily Telegraph lundi.
Si les pourparlers entre le gouvernement et l'opposition n'aboutissent pas, la Première ministre a suggéré de faire trancher le Parlement, en soumettant au vote des députés plusieurs options sur la relation future entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.
Ces derniers ont voté la semaine dernière une proposition de loi visant à forcer Theresa May à demander un report du Brexit afin d'éviter une sortie sans accord. La Chambre des Lords a commencé à examiner le texte jeudi et se penchera de nouveau dessus lundi.
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Theresa May envisage de soumettre une quatrième fois l'accord de Brexit aux députés
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