Samedi a été une nouvelle journée de mobilisation au Venezuela: les partisans de M. Maduro et ceux de M. Guaido, reconnu comme président intérimaire par plus de 50 pays dont les Etats-Unis, ont une fois de plus manifesté par milliers dans les rues de Caracas et d'autres villes.
"On est là et on va y rester! Tous dans la rue, pour la phase définitive qui mettra fin à l'usurpation!", a déclaré M. Guaido, juché sur un camion équipé d'enceintes devant des milliers de partisans rassemblés dans l'est de Caracas, qui agitaient des drapeaux du Venezuela et des pancartes portant l'inscription "Liberté".
"On est en mode survie, c'est ce à quoi nous oblige cette dictature", a déclaré à l'AFP Marcel Rouaix, un étudiant de 22 ans.
"Montée en pression"
Pour que la mobilisation ne retombe pas, M. Guaido a appelé à une nouvelle manifestation pour mercredi prochain. Celui qui à 35 ans préside le Parlement, seule institution vénézuélienne tenue par l'opposition, avait annoncé vendredi "la montée en pression la plus grande de l'histoire".
A Maracaibo, la deuxième ville du Venezuela, dans l'ouest, les forces de l'ordre ont violemment dispersé une manifestation et deux députés de l'opposition, Renzo Prieto et Nora Bracho, ont été arrêtés et brièvement détenus, a déclaré à l'AFP leur collègue parlementaire Elimar Diaz.
En dehors de Maracaibo, les manifestations se sont dispersées dans le calme.
Le pouvoir chaviste, qui n'entend pas laisser la rue à l'opposition, a lui aussi fait descendre dans la rue des milliers de fidèles vêtus de rouge contre l'"impérialisme".
"Ensemble, toujours mobilisés, continuons à défendre la paix et l'indépendance nationale. Halte à l'ingérence!", a écrit M. Maduro sur Twitter.
"Grand dialogue"
Devant une foule de ses partisans rassemblés près du palais présidentiel de Miraflores, M. Maduro a appelé plusieurs pays de la région à contribuer à l'établissement d'un dialogue intervénézuélien. "Le Venezuela demande un soutien et un accompagnement pour un grand dialogue de paix, d'entente", a-t-il déclaré.
Le Mexique et l'Uruguay avaient proposé en janvier de faciliter un dialogue entre MM. Maduro et Guaido. Outre ces deux pays, le président socialiste a sollicité samedi la Bolivie et les pays des Caraïbes.
"Mettons toutes les cartes sur la table", a-t-il dit, "et avec l'accompagnement du Mexique, de la Bolivie, de l'Uruguay et de la Caraïbe, le Venezuela peut organiser au plus tôt une table de dialogue avec tous les secteurs".
Jusqu'à présent, M. Guaido a rejeté toute discussion avec le camp Maduro.
Le pouvoir chaviste a renforcé ces derniers jours sa pression politique sur M. Guaido, le privant de son immunité parlementaire, ce qui permet la poursuite de la procédure pénale engagée à son encontre. L'opposant a aussi été déclaré inéligible pour 15 ans.
- Avertissement américain -
Il est difficile d'anticiper les conséquences concrètes de ces décisions dans un pays plongé dans une profonde crise politique.
M. Guaido a affirmé que "rien" ne l'arrêterait, bien qu'en théorie il puisse être interpellé à tout moment par les autorités.
Arrêter Guaido "serait une très grave erreur, peut-être la dernière du régime", a prévenu vendredi Elliott Abrams, représentant spécial américain pour la crise vénézuélienne, dans un entretien à la chaîne NTN24.
"La réaction, je vous l'assure, sera très forte, nous avons des plans", a-t-il ajouté sans plus de détails.
M. Abrams a été traité d'"assassin" par le numéro deux du chavisme, Diosdado Cabello, en raison de son implication passée dans des conflits en Amérique centrale.
Le président Donald Trump n'exclut pas d'intervenir militairement au Venezuela, pays qui compte les plus grandes réserves de pétrole de la planète, tandis que M. Guaido songe à demander au Parlement d'autoriser une opération militaire étrangère.
Les manifestations ont lieu alors que le Venezuela a vécu sa pire panne d'électricité au début du mois de mars. Et depuis une dizaine de jours, des coupures de courant intermittentes plongent le pays dans le noir à intervalles réguliers et créent de graves problèmes de distribution d'eau.
M. Maduro rend les sanctions américaines responsables des problèmes économiques du Venezuela. M. Guaido estime, lui, que c'est l'incurie du gouvernement et la corruption en son sein qui sont à blâmer.
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir mercredi à la demande de Washington, en présence du vice-président américain Mike Pence, pour discuter de la crise humanitaire au Venezuela. Vendredi, les Etats-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions contre 34 navires du groupe pétrolier public vénézuélien PDVSA.
"Ce n'est qu'un premier pas", a prévenu samedi John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche.
bur-axm-lda-tup/plh/ybl
A LIRE AUSSI.
Venezuela: Guaido reconnu comme président par 19 pays européens
Venezuela: Guaido défie Maduro avec l'aide humanitaire
Venezuela : pressions européennes sur Maduro, ferme sur ses positions
Venezuela: Maduro ferme sur ses positions, l'ultimatum d'Européens expire
Européens et Latino-américains au chevet d'un Venezuela plus divisé que jamais
- amérique centrale
- Bolivie
- caracas
- Caraïbe
- Caraïbes
- conséquences concrètes
- coupures de courant
- crise vénézuélienne
- député de l'opposition
- diaz
- diosdado cabello
- distribution d'eau
- Donald Trump
- foule de ses partisans
- grave erreur
- graves problèmes
- intervalles réguliers
- john bolton
- maracaibo
- Mexique
- mike pence
- miraflores
- opération militaire
- panne d'électricité
- président donald trump
- présidents socialistes
- pressions politiques
- procédure pénale
- sanctions américaines
- sécurité nationale
- Uruguay
- USA
- Venezuela
- Washington
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.