Avec ce succès décisif, le Barça (1er, 73 pts) s'est offert un matelas de 11 longueurs d'avance sur l'Atlético Madrid (2e, 62 pts) à sept matches de la fin. De quoi rêver d'un 26e titre de champion d'Espagne, en attendant peut-être un autre trophée en Coupe du Roi, dont le Barça jouera la finale le 25 mai contre Valence, et aussi la Ligue des champions, qui sait ?
Au Camp Nou, on s'acheminait vers un nul logique dans ce choc au sommet, l'Atlético Madrid ayant bien résisté malgré le carton rouge direct adressé à Diego Costa, apparemment pour avoir insulté l'arbitre (28e). Mais au final, Suarez a expédié un coup de canon entré avec l'aide du poteau (85e) et Messi, meilleur buteur de Liga (33 buts), a enfoncé le clou avec sang-froid (86e).
Pour ne rien gâcher, le scénario du soir, avec une heure passée en supériorité numérique, a permis aux Catalans d'économiser leurs forces avant leur choc contre Manchester United mercredi en quart de finale aller de C1...
Cette victoire barcelonaise fait au passage les affaires du Real Madrid (3e, 60 pts), qui a renversé Eibar 2-1 grâce à un doublé de Karim Benzema: l'entraîneur Zinédine Zidane n'a pas caché son ambition de finir deuxième de Liga puisque le titre semble promis au Barça...
Costa furieux
Au Camp Nou, l'Atlético a pourtant fait déjouer les Catalans pendant toute la première demi-heure. Pas à sa manière habituelle, ultradéfensive; plutôt en confisquant le ballon et en tentant de combiner dans la moitié de terrain du Barça, contraint de jouer à contre-emploi.
Antoine Griezmann, victime de sifflets récurrents samedi soir pour avoir rejeté une offre du Barça l'été dernier, a initié une action brûlante (16e), puis adressé une frappe du droit à angle fermé (20e).
Toutefois, tout a basculé sur une bourde évitable côté Atlético: à la 28e minute, victime d'un tacle apparemment régulier d'Arthur, Diego Costa s'est redressé, furieux, s'en prenant vertement à l'arbitre. Ce dernier, inflexible, a alors sorti un carton rouge direct qui a bouleversé la dynamique du match.
A dix contre onze, les "Colchoneros" se sont réorganisés en deux lignes défensives et les occasions ont commencé à pleuvoir sur la cage "rojiblanca".
Il y avait eu cette ouverture lumineuse de Messi pour Jordi Alba, auteur d'une demi-volée sur le poteau (14e).
Il y a eu ensuite une série de parades du gardien slovène Jan Oblak (27e, 45e+3, 56e), dont un face-à-face gagné avec Luis Suarez (62e), décalé par Messi. Ce dernier a d'ailleurs multiplié les tentatives brûlantes, trouvant à chaque fois Oblak (44e, 61e, 64e, 69e).
Le suspense dissipé
Mais en l'espace de deux minutes, la frappe de Suarez (85e) et le coup de patte de Messi (86e) ont probablement dissipé le restant de suspense en Championnat d'Espagne, tout en lançant les Barcelonais vers leur grand rêve, reproduire le triplé Liga-Coupe-C1 réussi en 2009 et 2015.
Au Real, Zidane est conscient que son équipe ne gagnera pour sa part aucun trophée au printemps. Mais l'entraîneur français, revenu en sauveur le 11 mars pour rebâtir la "Maison blanche", ne cesse de répéter qu'il faut achever la campagne sur une bonne note.
Benzema, capitaine samedi en l'absence de Sergio Ramos et de Marcelo, a entendu son compatriote: il a signé un doublé sur deux coups de tête (59e, 81e), tirant le Real d'un mauvais pas alors que la modeste équipe d'Eibar menait au stade Bernabeu grâce à Marc Cardona (39e).
"Karim fait une grande saison. Avec ses buts, peut-être que ça change la perception des gens", s'est réjoui Zidane en conférence de presse, laissant entendre qu'il comptait bâtir son attaque autour de Benzema l'an prochain.
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