Tout en éloignant le spectre d'une décision aux conséquences économiques potentiellement désastreuses pour les deux pays, le milliardaire américain a ouvert un nouveau front en menaçant d'utiliser l'arme commerciale pour forcer la main de Mexico.
"Nous avons besoin du mur, mais nous avons besoin de beaucoup d'autres choses", a mis en garde M. Trump à la veille son déplacement à Calexico, petite ville frontalière située à quelque 300 km au sud-est de Los Angeles.
"Si le Mexique ne veut pas aider, pas de problème, nous imposerons des tarifs douaniers sur leurs voitures qui arrivent aux Etats-Unis", a-t-il ajouté. "Je le ferai, ce n'est pas un jeu, je le ferai", a-t-il encore dit, menaçant.
Cette annonce a provoqué une vive réaction de Mexico, qui a déploré que Washington mêle les deux sujets.
"Pour le gouvernement mexicain, il est très important de maintenir séparés les thèmes migratoires et commerciaux", a déclaré la ministre mexicaine de l'Economie Graciela Marquez Colin lors d'une conférence de presse.
M. Trump a fait de la lutte contre l'immigration clandestine l'un des sujets centraux de son mandat. Il appelle régulièrement le Mexique à interpeller les migrants originaires d'Amérique centrale - essentiellement du Honduras, du Guatemala et du Salvador - qui transitent sur son sol.
"Impact économique catastrophique"
Le milliardaire républicain, qui a fait de la lutte contre l'immigration illégale une de ses priorités, souffle le chaud et le froid sur une éventuelle fermeture de la frontière. Mais cette hypothèse est vivement critiquée au sein même de son camp tant son impact économique serait dévastateur.
"Fermer la frontière pourrait avoir un impact économique catastrophique sur notre pays et j'espère que nous n'allons pas le faire", a mis en garde en début de semaine le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell.
Jeudi, M. Trump a pour la première fois indiqué qu'il n'entendait pas passer à l'action à court terme.
"Nous allons leur donner un avertissement d'un an", a-t-il déclaré, affirmant avoir constaté un changement notable d'attitude de la part des autorités mexicaines.
"Ces quatre derniers jours, le Mexique a capturé des gens qui ont été ramenés dans leurs pays", a-t-il affirmé, y voyant la preuve que sa stratégie de mise en garde était payante.
La frontière entre la première économie du monde et son troisième partenaire commercial est traversée dans les deux sens, tous les jours, par des centaines de milliers de personnes et par 1,7 milliard de dollars de produits agricoles, industriels et autres biens de consommation.
Depuis la mise en oeuvre d'un accord de libre-échange Etats-Unis-Mexique-Canada en 1994 (et renégocié l'année dernière à la demande de Donald Trump), des pans entiers des économies de ces trois pays sont totalement imbriqués.
Le Mexique est la première source de produits agricoles importés aux Etats-Unis (2,7 millions de tonnes par an). Rares sont les supermarchés au nord de la frontière à ne pas vendre haricots, tomates et autres avocats; pour le plus grand bonheur des consommateurs américains qui peuvent ainsi ignorer les saisons au moment de remplir leur assiette.
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