Cette nouvelle arrestation intervient alors que le magnat de l'automobile avait été libéré sous caution il y a à peine un mois après plus de 100 jours en détention. Il est "extrêmement rare" qu'un suspect soit ré-arrêté après avoir été relâché, a souligné la NHK.
En outre, M. Ghosn avait annoncé mercredi via Twitter qu'il prévoyait une conférence de presse le 11 avril.
"Je me tiens prêt à dire la vérité à propos de ce qui se passe. Conférence de presse jeudi 11 avril", a-t-il écrit dans un court message sur un compte certifié, qui, selon une porte-parole, est administré par ses avocats.
La NHK, le site web du quotidien Nikkei, les agences Jiji et Kyodo et les télévisions ont donné la même information à peu près au même moment.
Une tenture grise a été dressée devant l'immeuble où réside l'ancien patron emblématique de l'alliance Renault-Nissan, selon des images diffusées notamment par la chaîne de télévision publique NHK.
Les enquêteurs sont arrivés sur place un peu avant 06H00 locales (mercredi 21H00 GMT) et une voiture a quitté les lieux moins d'une heure plus tard, d'après le direct diffusé sur la chaîne Nippon TV.
Selon le journaliste de cette télévision privée, M. Ghosn était à bord.
Peu après, un journaliste de l'AFP sur place a vu trois hommes en costume sombre montant la garde devant l'issue du parking de l'immeuble et un policier en patrouille, tandis que des dizaines de journalistes étaient rassemblés non loin.
Aucune confirmation des autorités n'était cependant disponible.
Pas de "retraite chapeau"
Déjà sous le coup de trois inculpations pour déclarations inexactes de revenus sur les années 2010 à 2018 dans des documents remis par Nissan aux autorités financières et pour abus de confiance, M. Ghosn avait été libéré le 6 mars moyennant le paiement d'une caution d'un milliard de yens (8 millions d'euros).
Il est à présent soupçonné d'avoir utilisé la réserve du PDG de Nissan pour des transferts d'argent à un distributeur de véhicules Nissan à Oman, montants dont une partie lui serait revenue indirectement, selon une source proche du dossier.
Des flux financiers similaires ont été signalés ces derniers jours par Renault à la justice française. Ils concernent des paiements suspects réglés par la présidence du constructeur français, a indiqué une source proche du dossier à l'AFP.
Selon cette source, ce signalement a été effectué vendredi auprès du parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine), qui avait déjà été saisi et avait ouvert une enquête sur le financement du mariage de Carlos Ghosn au château de Versailles en octobre 2016.
Les montants suspects, pour "plusieurs millions d'euros", ont été versés à la société qui distribue les véhicules du groupe Renault à Oman. Ils ont été révélés par l'enquête interne lancée par le constructeur au losange après l'arrestation de son ancien PDG en fin d'année dernière au Japon.
Les auditeurs chargés d'éplucher les comptes ont été surpris de voir des dépenses de marketing à Oman affectées au centre de coût de la présidence du groupe à Paris, alors que ces dépenses sont normalement imputées sur le budget des régions concernées.
Par ailleurs, compte tenu du contexte et du fait que M. Ghosn a démissionné en janvier de la présidence de Renault alors qu'il était incarcéré au Japon, Carlos Ghosn ne peut prétendre à une "retraite-chapeau" comme ancien membre du comité exécutif du groupe Renault car il ne remplit pas les conditions nécessaires pour la toucher, a indiqué mercredi le groupe automobile.
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