"Aucune rente ne pourra lui être versée à ce titre", précise Renault. M. Ghosn n'étant pas présent comme mandataire social au moment de faire valoir ses droits à la retraite, il ne peut toucher cette retraite-chapeau.
Le conseil d'administration de la marque au losange s'était réuni mercredi pour "statuer sur les conditions financières" du départ de Carlos Ghosn, qui fait l'objet de trois inculpations au Japon, dont deux pour avoir omis de déclarer une grande partie de ses revenus, sur la période cumulée 2010-2018, dans des documents de Nissan remis aux autorités boursières. Il est également poursuivi pour abus de confiance.
Le conseil a précisé dans son communiqué que "la rémunération fixe de M. Carlos Ghosn au titre de l'exercice 2018 s'est élevée à 1.000.000 euros brut".
D'autre part, le conseil d'administration a calculé à 224.000 euros le montant de la rémunération variable que devrait toucher M. Ghosn au regard des objectifs fixés. Mais il va recommander aux actionnaires de ne pas lui accorder en raison des déboires judiciaires visant son ancien patron.
"Le conseil d'administration a considéré qu'il convenait de prendre en compte, dans l'appréciation de la performance de M. Carlos Ghosn, les nombreux questionnements qui se sont fait jour (...) au sujet d'opérations engagées par l'intéressé", le communiqué évoquant des "pratiques contestables et dissimulées".
Mi-février, Renault avait privé son ancien dirigeant de son indemnité de non-concurrence et de sa rémunération en actions, représentant environ 30 millions d'euros sur plusieurs années.
La CGT a regretté le versement de la rémunération fixe d'un million d'euros à M. Ghosn.
"Lorsqu'un salarié lambda est incarcéré, il y a suspension de son contrat de travail et il n'est donc pas rémunéré", a estimé le syndicat dans un communiqué.
Carlos Ghosn a annoncé de son côté mercredi, de façon impromptue et sur un compte Twitter créé spécialement pour l'occasion, une conférence de presse jeudi 11 avril.
Depuis qu'il a été relâché le 6 mars, moyennant le paiement d'une caution, après plus de 100 jours de détention pour des malversations financières présumées, le Franco-Libanais-Brésilien de 65 ans, assigné à résidence à Tokyo, ne s'est pas exprimé devant la presse. Selon les médias, il est menacé de nouvelles poursuites par le parquet.
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