Les deux suspects, nés en 1998, ont été interpellés le 25 mars, dans le cadre d'une enquête confiée trois jours auparavant à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) portant sur un projet d'action violente, a indiqué le parquet de Paris, confirmant en partie une information de BFMTV.
Présentés à un juge antiterroriste le 29 mars, ils ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et placés en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet.
Selon une source proche de l'enquête, le principal suspect, arrêté en Seine-et-Marne, souffre d'"une très forte instabilité psychiatrique" et d'une "tendance suicidaire" qui aurait pu le pousser à passer à l'acte.
Le jeune homme voulait s'en prendre à une école maternelle ou à des fonctionnaires de police, dont un en particulier, qui l'avait arrêté dans le passé dans une affaire de droit commun, a expliqué une source.
C'est lorsqu'il a commencé à vouloir se procurer des armes que la justice a été saisie et que le parquet a décidé de son interpellation.
"Pas de repérage"
"Il n'y a pas eu d'acte de préparation, pas de repérage", a souligné une autre source proche de l'enquête, indiquant qu'il évoquait "ses projets à l'oral".
Le deuxième homme, lui aussi né en 1998 et arrêté pour sa part à Paris, n'était pas autant impliqué dans le projet, selon des sources concordantes. Il est soupçonné d'avoir pu lui apporter une aide, sans être totalement au courant de ses desseins.
Présenté comme "un admirateur de Mohamed Merah", tué par la police après avoir abattu trois militaires, un enseignant et trois enfants juifs à Montauban et Toulouse en mars 2012, le principal suspect était connu des services de renseignement, selon une source proche des investigations.
Toutefois, même s'il s'est intéressé entre 2015 et 2016 à la mouvance islamiste, il n'a pas donné suite et n'a de fait "aucun lien" avec elle, a assuré une autre source.
Reste qu'il voulait s'en prendre à des établissements scolaires ou à des policiers, deux cibles que l'organisation Etat islamique (EI) a appelé à de nombreuses reprises à viser.
Même si l'organisation jihadiste est désormais défaite sur ses terres depuis la chute du dernier réduit du "califat", la France, touchée depuis 2015 par une vague d'attentats sans précédent qui a fait 251 morts, vit toujours sous une menace terroriste constante.
Si les attaques étaient au départ préparées ou téléguidées par l'EI, le péril a évolué au fil du temps.
La menace est désormais "endogène", observait fin 2018 l'ancien procureur de Paris François Molins. Il y a une "sorte de zone grise dans laquelle il peut être difficile de distinguer ce qui relève de l'association de malfaiteurs terroristes de ce qui relève des problèmes psychologiques", expliquait alors celui qui a incarné pendant sept ans la lutte antiterroriste en France.
Au cours des dernières années, des attaques semblant improvisées, souvent commises à coups de couteau ou avec des véhicules, ont été menées sur le sol français par des hommes n'ayant aucun rapport avec la mouvance jihadiste mais souffrant de troubles mentaux ou de désordres psychiques plus ou moins graves.
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