A Saint-Brieuc, il n'a prévu que deux heures de rencontres avec les maires de Bretagne ponctuées par un discours, loin des questions-réponses de plus de six heures organisées depuis le 15 janvier.
Invité par l'Association des maires de Bretagne qui tiennent leurs premières assises, il assistera, devant environ 900 maires, à la restitution des travaux d'une enquête menée auprès de 1.200 maires de la région.
Le questionnaire porte sur l'organisation territoriale, l'efficacité des politiques publiques, la gestion de l'argent public ou encore la situation sociale actuelle. Parmi les griefs des maires bretons, selon Ouest-France, ils aimeraient avoir un interlocuteur unique de l'État et davantage de marges de manœuvre dans un "acte 3 de la décentralisation". Ils sont également inquiets de la suppression de la taxe d'habitation.
Le chef de l'Etat assistera ensuite à la présentation de projets innovants par une dizaine de maires puis clôturera les assises par un discours à 12h30, avant un départ prévu à 13 heures.
La préfecture a publié un arrêté interdisant toute manifestation dans un périmètre autour du parc des expositions où se tiennent les assises. En revanche une intersyndicale a appelé à une manifestation, autorisée, à 11H00 devant la préfecture "contre la démolition de notre modèle social", un rassemblement auquel devraient également prendre part des "gilets jaunes" bretons.
Emmanuel Macron restera en Bretagne l'après-midi pour visiter le centre névralgique de la cyberdéfense française, situé à Bruz, près de Rennes. Une branche de la défense qu'a renforcée la loi de programmation militaire, en plein développement des cyberattaques.
Disponible
Jeudi il bouclera le grand débat pour une 15e rencontre en Corse avec des maires venus de toute l'île. Environ 150 maires ont répondu présents.
Mais malgré une interview au ton conciliant mardi matin, où il s'est dit "disponible et volontaire" pour débattre avec les élus insulaires, les deux dirigeants de l'île, le président autonomiste du conseil exécutif Gilles Simeoni et l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse, ont confirmé mardi qu'ils boycotteraient le grand débat.
"Je ne pense pas qu'en l'état, le président de la République ait substantiellement modifié les termes de l'équation", a déclaré mardi Gilles Simeoni. "Lorsqu'on lit l'interview, on ne voit pas le moindre élément d'ouverture et encore moins d'avancée dans le sens du projet pour lequel nous avons été élus", a affirmé à l'AFP Jean-Guy Talamoni.
Il a réitéré l'appel à "une île morte" jeudi de 12H00 à 18H00 lancé par la coalition nationaliste Pe a Corsica, pendant le temps du grand débat.
"Le président souhaite une relation apaisée, visiblement pour l'instant son appel au dialogue n'a pas été entendu", a regretté son entourage.
Cozzano bouclé
Sur l'île, une série d'explosions ou de tentatives d'attentat ces derniers jours ont fait monter la tension. Lundi, des charges, qui n'ont pas explosé, ont été découvertes devant deux bâtiments des finances publiques à Bastia après le plasticage de deux villas le week-end dernier. Dans la nuit du 9 au 10 mars, alors que la visite présidentielle était d'abord attendue le 19 mars, six résidences secondaires ont été ciblées. L'île n'avait pas connu de telles actions violentes coordonnées depuis décembre 2012.
Les mesures de sécurité du président seront en conséquence: huit escadrons de gendarmerie ont débarqué en Corse, soit environ 400 hommes, selon une source proche du dispositif. Cozzano sera bouclé.
Après cette réunion, qui devrait porter à environ 100 heures la durée totale de ces débats marathon, Emmanuel Macron sera dos au mur: il devra décider des suites à donner au grand débat, après une synthèse des souhaits des Français qui sera présentée au gouvernement lundi. Il devrait intervenir vers la mi-avril pour de premières annonces mais pourrait aussi égrener des décisions jusqu'à l'été, selon son entourage.
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