Cela aurait pu être un poisson d'avril mais ce 1er avril 2019, Philippe Dorléans rit jaune. En se rendant sur sa parcelle de terre à Grainville-Ymauville près de Goderville (Seine-Maritime), il s'aperçoit que six de ses vingt ruches ont disparu.
"Il faisait beau, on est allés visiter les ruches parce que c'est le printemps et que la saison débute, raconte l'apiculteur. Mais là où il devait y avoir cinq ruches et une ruchette [une semi-ruche, NDLR], il n'y avait plus rien." Seuls les pieds ont été laissés sur place.
Il ne reste que les pieds des ruches. Elles ont disparu entre le 17 mars et le 1er avril. - Page Facebook Stefanie Philippe Les Ruchersdeflorine
"Ça ne peut pas disparaître comme ça, c'est forcément un vol. C'est la première fois que ça m'arrive." Mais Philippe Dorléans n'est pas si surpris que cela car il y a deux ans, des personnes s'étaient servies directement dans certaines de ses ruches : "ils avaient pris entre 70 et 80 kilos de miel". Surtout, à mesure que l'installation de ruches dans les jardins devient à la mode, les vols se font de plus en plus fréquents. "Ça commence à valoir de l'argent, pas mal de gens s'y intéressent", commente Philippe Dorléans, qui garde secret l'emplacement exact de ses 250 ruches installées sur tout le département.
250 euros la ruche et l'essaim
Avec ces ruches, le nouveau propriétaire va pouvoir récolter du miel ou constituer des essaims. "Une ruche et un essaim valent 250 euros, calcule Philippe Dorleans. La récolte, c'est 20 kilos de miel en moyenne par ruche et par saison". À 12,50 euros le kilo par exemple chez cet apiculteur, cela commence à rapporter gros.
"Il faut forcément avoir des connaissances"
Face à cela, l'apiculteur s'interroge. "Il s'agirait d'une seule ruche, on pourrait se dire que c'est un opportuniste qui veut essayer d'en mettre une dans son jardin. Mais là, on parle de cinq ruches et d'une ruchette pour laquelle il faudra, en plus, du matériel pour la transvaser dans une ruche… Il faut forcément avoir des connaissances, surtout que ça peut vite devenir dangereux."
Il indique avoir porté plainte à la gendarmerie. L'enquête risque d'être complexe puisque les ruches sont toujours dans des endroits isolés, où il y a, par conséquent, peu de témoins et que la date de la disparition n'est pas définie puisqu'en cette période, l'apiculteur ne s'était pas rendu sur place depuis le 17 mars.
Des difficultés qui s'accumulent
Philippe Dorléans philosophe, "je vais m'en remettre", sourit-il. Mais c'est un nouveau coup dur : "il y a déjà des soucis d'environnement avec les pesticides, un manque de ressources pour les abeilles, les maladies, les frelons asiatiques qui ont attaqué mes ruches l'an dernier et puis maintenant ces vols, ça commence à faire beaucoup".
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