"Je suis un bébé Erasmus". Ce sont les premiers mots qu'emploie Stéphanie Yon-Courtin, à l'heure de se présenter. Le maire de Saint-Contest, commune d'un peu moins de 2500 habitants près de Caen (Calvados), a le coup de foudre pour l'Europe lors de ses jeunes années, étudiante en Angleterre. Vingt-cinq ans plus tard, elle est en treizième position sur la liste Renaissance, portée par le Modem, Agir et La République en Marche pour les prochaines élections européennes. En cas de victoire de la majorité présidentielle le 26 mai prochain, elle pourrait être élue député européen.
Maire depuis 2014, cette Coutançaise d'origine, âgée de 45 ans, avocate spécialisée en droit de la concurrence, se définit comme "récente en politique". Vice-présidente de Caen-la-Mer et du Conseil départemental du Calvados, elle n'a pas la carte du parti d'Emmanuel Macron. "Je n'ai pas de famille politique" assure l'élue. En 2016, elle avait soutenu Alain Juppé à la primaire de la droite en vue de l'élection présidentielle... avant de renier François Fillon, au nom du "non respect de la parole donnée". Stéphanie Yon-Courtin n'est plus adhérente des Républicains aujourd'hui. Pour autant, elle assure avoir reçu de nombreux SMS d'encouragements, y compris de la part d'élus de droite, à l'annonce de sa candidature.
"Une Europe utile"
"Si une étiquette n'est plus un préalable pour faire partie d'une liste, c'est bien que l'on a franchi un pas" estime Stéphanie Yon-Courtin. Outre l'ex-ministre Nathalie Loiseau, tête de liste, parmi les trente premiers noms on retrouve des actuels ou ex socialistes et Républicains, un ancien président des Jeunes Agriculteurs, des écologistes comme Pascal Canfin, ministre sous François Hollande, ou Pascal Durand ex-patron d'Europe-écologie-les-Verts..."Ce sont des candidats très différents, concède l'élue normande, qui ont pour point commun l'ancrage à un territoire et la volonté de porter un projet européen".
Elle plaide pour une "Europe utile, concrète", sans être "euro-béate". "Pendant cette campagne il va falloir faire de la pédagogie pour montrer aux Normands ce que leur apporte l'Europe". Et de citer : le financement de grands projets, les tarifs uniques des appels et SMS dans les pays de l'UE, Erasmus, la politique agricole commune, qu'elle reconnaît cependant être "opaque, illisible". Reste qu'il faudra déjà que les Français se saisissent de ce scrutin : plus d'un électeur sur deux n'a pas voté il y a cinq ans.
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