L'accord de Prespa (Prespes), signé en juin 2018, a été approuvé en janvier par les parlements des deux pays voisins, permettant à Skopje de notifier en février l'ONU le changement de nom du pays.
Il a mis fin au veto grec à l'adhésion de la Macédoine du Nord à l'Otan et à son rapprochement de l'Union européenne.
Athènes revendiquait l'usage exclusif du nom Macédoine pour sa province située au nord de son territoire, depuis la proclamation par la Macédoine de son indépendance en 1991. Pour les Grecs, le terme Macédoine appartient à leur patrimoine historique.
Dans son voyage, le premier à Skopje d'un dirigeant grec depuis de longues années, Alexis Tsipras est accompagné de dix ministres et de dizaines d'hommes d'affaires des secteurs agroalimentaire, de l'énergie et des infrastructures.
Avec son homologue nord-macédonien, Zoran Zaev, il veut prouver que les économies des deux pays profiteront aussi de cet accord qui a mis fin à une querelle politique longue de près de trois décennies.
"Cette visite est historique", a affirmé lundi le dirigeant grec dans une interview à l'agence officielle macédonienne MIA, en saluant un "nouvel avenir" des "partenaires et alliés".
Après des rencontres politiques, les deux chefs de gouvernements assisteront à un forum économique.
Zoran Zaev a, de son côté, assuré que son pays allait récolter "d'immenses bénéfices économiques" de l'accord et qu'ils devraient être "perçus dans chaque secteur de l'économie".
Nomination pour le prix Nobel
Des entreprises grecques ont déjà promis d'investir plus de "500 millions d'euros" dans l'énergie, notamment dans le secteur de centrales au gaz et de l'énergie solaire, a déclaré lundi M. Zaev dans un entretien avec l'AFP.
Après leur accord en 2018, les deux Premiers ministres avaient été félicités à travers le monde pour avoir entrepris une manoeuvre politique délicate, en dépit de l'opposition de leurs camps nationalistes respectifs.
Leurs noms ont été proposés en décembre pour le prix Nobel de la paix par la co-lauréate tunisienne de 2015, Wided Bouchamaoui.
Toutefois, le mécontentement reste palpable dans les deux pays.
En Macédoine, une partie de l'opinion publique estime que des concessions faites à Athènes sont trop importantes. Le président Gjorge Ivanov, proche de l'opposition de droite, refuse symboliquement de parapher les lois adoptées au parlement depuis que le pays à changé de nom.
M. Tsipras a concédé lundi qu'une "importante partie du peuple grec" était toujours "sérieusement préoccupée" par l'accord.
"C'est notre responsabilité, la mienne et celle de Zoran, de prouver que nos nations ne peuvent que bénéficier de la voie que nous avons ouverte", a-t-il dit à MIA, en déplorant une "montée des forces nationalistes".
burs-ssm/mat/rus/cn/cr
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