"On espère sincèrement qu'il (Ugo Mola, l'entraîneur de Toulouse) pourra gagner le championnat mais qu'il nous laisse la Coupe d'Europe." Cette phrase prononcée avant le match par Laurent Labit, l'entraîneur des arrières, dit clairement quel était l'objectif prioritaire du club des Hauts-de-Seine.
Après deux finales perdues en 2016 (face aux Saracens) et 2018 (contre le Leinster), c'est encore raté. "La déception est énorme", résume le capitaine Dimitri Szarzewski. "Gagner notre première étoile (européenne) faisait partie de nos objectifs. Malheureusement, ce ne sera pas pour cette année."
Quel gâchis, alors que les Ciel et Blanc avaient réalisé une phase de poules quasi-parfaite (26 points sur 30 possibles) synonyme de voie royale jusqu'en finale, avec un quart puis une demi-finale à l'Arena.
"Un gros coup d'arrêt"
"Le rugby est cruel parce que pour se hisser à ce niveau de la compétition, il faut cravacher. Même si la saison n'est pas terminée, c'est un gros coup d'arrêt", a admis le talonneur qui, à l'âge de 36 ans, a "certainement" laissé passer sa dernière chance de remporter la compétition.
Comment l'équipe francilienne, qui comptait 14 internationaux sur 15 joueurs au coup d'envoi - exception faite de Baptiste Chouzenoux -, a-t-elle pu passer à côté de son sujet, même en supériorité numérique pendant la moitié du match après l'exclusion de Zack Holmes?
"On a manqué de précision et de discipline", répond Laurent Travers, l'entraîneur des avants. "On a rendu trop facilement le ballon, contrairement à ce qu'on avait décidé en termes de stratégie."
En cause notamment, deux coups de pied mal inspirés: Teddy Thomas (7e) et Maxime Machenaud (30e) ont renvoyé le ballon dans les bras du redoutable Cheslin Kolbe, astucieusement replacé à l'arrière par Mola et dont les relances ont abouti aux essais d'Antoine Dupont et de Maxime Médard. "Deux ballons rendus, deux essais", regrette Travers.
"On a payé cash nos erreurs", peste Szarzewski, ciblant notamment la relance hasardeuse de Thomas. "Teddy peut garder le ballon, avec les qualités qu'il a. Il fait ce choix et derrière on le paye. (...) On loupe 2 à 3 plaquages consécutivement et ça fait essai."
Se souvenir de 2016
Côté offensif, Henry Chavancy regrette un manque de "précision" et de patience près de l'en-but. "On a voulu créer la brèche trop rapidement", souligne le centre. Quelle déconvenue pour l'armada offensive du Racing, renforcée cette saison par deux pointures, Finn Russell et de Simon Zebo, pour décrocher enfin le titre européen. "On a mal à la tête", soupire Szarzewski.
Remonté à la 4e place en Top 14, le Racing doit vite faire passer sa gueule de bois. Avec 4 points d'avance sur le 7e et 4 déplacements (Clermont, Pau, Perpignan, Agen) pour 2 réceptions (Montpellier, Stade Français), sa qualification est loin d'être acquise.
"Il va falloir laver l'affront", demande Szarzewski qui anticipe une semaine "difficile" avant le voyage à Clermont, invaincu à domicile. "On va être attendus", prévient Travers qui anticipe "un deuxième match de suite avec énormément d'intensité."
Digérer un échec européen, le Racing est rompu à l'épreuve. "Il n'y a pas vraiment de vérité", estime Chavancy. "En 2016, on avait réussi à se remobiliser et à aller chercher le Brennus. L'an dernier, après la défaite en Coupe d'Europe, on s'est écroulés en demie. Espérons que cette année, on ressemble plus à l'équipe de 2016 qu'à celle de 2018."
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