Le procès d'un ressortissant étranger, accusé d'un double meurtre et d'un viol à Rouen (Seine-Maritime) en 2015, alors qu'il aurait dû être expulsé à sa sortie de prison un mois plus tôt, s'est ouvert lundi 1er avril 2019 devant les assises de Seine-Maritime avec l'examen de la personnalité de l'accusé.
La famille présente
"Je ne me rappelle pas. Je suis touché par les faits qu'on me reproche. Je n'ai jamais été un monstre (...) Si je savais, je vous dirais sans hésiter. J'ai confiance en la justice française", a déclaré en français l'accusé qui s'est présenté comme un Rwandais né en Ouganda et âgé de 38 ans. Selon l'enquête, il aurait consommé alcool et stupéfiants le soir des faits.
Jean-Claude Nsengumukiza, est poursuivi pour les meurtres par strangulation de Julien, 31 ans et Élise, 24 ans ainsi que pour le viol de la jeune femme dans la nuit du 19 au 20 décembre 2015.
Cet homme à la nationalité incertaine aurait théoriquement dû être reconduit à la frontière à sa sortie de prison mi-novembre 2015, après une condamnation pour viol et une remise de peine. La ministre de la Justice d'alors Christiane Taubira avait ordonné une enquête administrative.
Parties civiles, les parents des deux victimes, leurs frères et sœurs et la marraine d'Élise, étaient présents à l'ouverture de ce procès qui doit durer cinq jours.
"Vécu la guerre"
Interrogé sur son parcours, l'accusé a expliqué à la cour avoir "vécu la guerre" au Rwanda. "C'était horrible. Il y avait beaucoup de morts. Ça reste gravé dans la tête, je ne peux pas oublier ça. J'ai assisté à un meurtre. J'ai dû déterrer des corps de victimes tutsis à l'issue du génocide. J'ai vu des camions bennes qui chargeaient des corps", a dit cet homme qui s'est dit hutu.
L'accusé, qui s'est par le passé aussi présenté comme tutsi, a expliqué avoir quitté le Rwanda en 1994 et être arrivé au Havre en 2002. Dans une lettre adressée au magistrat instructeur et lue à l'audience par le président de la cour Jean-Yves Rouxel, un demi-frère de l'accusé assure que Jean-Claude Nsengumukiza a "vu de ses yeux des gens tuer d'autres gens".
"C'était un bon frère au Rwanda (...) Ce n'était ni un meurtrier, ni un drogué, ni un voleur. Jean-Claude n'était pas le même que Jean-Claude en France. Il a changé même physiquement. Il n'avait pas le regard gentil", a écrit ce demi-frère. Déjà condamné en 2011 pour viol, l'accusé, confondu par son ADN, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Avec AFP
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