Alors que les habitants se remettaient à peine d'une panne géante qui a paralysé le pays pendant quatre jours, une nouvelle coupure de courant est intervenue à 19H10 locales (23H10 GMT), plongeant Caracas dans l'obscurité, a constaté l'AFP.
Plusieurs autres grandes villes comme Maracaibo, Valencia (nord), ou San Cristobal (ouest) étaient également touchées, selon les informations diffusées sur les réseaux sociaux par des habitants.
Il s'agit de la troisième coupure d'importance depuis la méga-panne qui avait mis le pays à l'arrêt entre le 7 et le 14 mars, privant les habitants de transports publics, de téléphones et d'internet et forçant administrations et la plupart des magasins à rester fermés.
Plus tôt dans la journée, la Croix-Rouge a annoncé qu'elle allait distribuer de l'aide d'urgence dans le pays, marquant une inflexion dans la position du gouvernement du président Nicolas Maduro qui niait jusque-là l'existence d'une "crise humanitaire" dans le pays pétrolier
"Nous estimons que dans un délai de 15 jours environ, nous serons prêts à distribuer de l'aide (...). Nous espérons pouvoir aider 650.000 personnes dans un premier temps", a annoncé Francesco Rocca, le président de la Fédération internationale de la Croix-Rouge, lors d'une conférence de presse à Caracas.
L'entrée d'aide humanitaire dans le pays, frappé par de graves pénuries d'aliments et de médicaments, est depuis des mois au centre du bras de fer que se livrent le chef de l'Etat Nicolas Maduro et son principal opposant, Juan Guaido, reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis.
"Le régime reconnaît son échec en acceptant l'existence d'une situation d'urgence humanitaire complexe qu'il a provoquée", a réagi Juan Guaido, en référence à la profonde crise économique que traverse le pays, longtemps le plus prospère d'Amérique du Sud. "C'est le résultat de la pression" exercée sur le gouvernement, s'est-il félicité.
Les Etats-Unis ont immédiatement "salué" l'annonce de la Croix-Rouge et se sont dit prêts à envoyer de l'assistance par le biais de l'organisation internationale.
M. Rocca n'a pas détaillé le contenu de cette aide, mais il a mentionné des antibiotiques, des kits chirurgicaux, ainsi qu'une assistance matérielle pour les hôpitaux, telle que des groupes électrogènes pour faire face aux coupures de courant.
Il a aussi souligné que son organisation agirait en accord avec ses propres principes "d'impartialité, de neutralité et d'indépendance", "sans accepter les interférences de personne".
"Personne ne peut se vanter"
Cette annonce intervient à la veille d'une nouvelle journée de manifestations convoquées dans tout le pays par les deux camps.
L'opposition accuse le gouvernement d'être responsable de la grave crise économique qui a contraint le pays a diminuer drastiquement ses importations, par manque de liquidités après l'effondrement de la production pétrolière (96% des revenus du pays). Le dirigeant socialiste rejette la responsabilité des pénuries sur les sanctions financières imposées par Washington.
"Je ne pense pas que quiconque, ni M. Maduro, ni M. Guaido, puisse se vanter d'avoir gagné. Personne ne gagne ici, nous devons sauver des vies", a déclaré M. Rocca.
Le 23 février, les adversaires de Nicolas Maduro ont essayé de faire entrer au Venezuela de l'aide humanitaire, envoyée essentiellement des Etats-Unis à la demande de Juan Guaido. Le président Maduro, lui, y voyait le prélude à une intervention militaire.
Les camions chargés de ces produits de première nécessité ont finalement dû rebrousser chemin face au blocage frontalier ordonné par le gouvernement. La situation à la frontière a dégénéré, des affrontements faisant sept morts et plusieurs centaines de blessés.
Francesco Rocca s'est dit disposé à utiliser cette aide accumulée à la frontière du Venezuela, côté colombien et brésilien, mais en suivant les règles de son institution.
"Cela ressemble à une vraie opportunité, et nous pensons que c'est une réponse aux efforts du président par intérim Guaido", s'est félicité le représentant spécial américain pour la crise au Venezuela, Elliott Abrams.
Parallèlement, un avion en provenance de Chine avec 65 tonnes de médicaments et de matériel médical est arrivé vendredi à Caracas, salué par le gouvernement comme une "victoire" face aux sanctions américaines qu'il accuse d'asphyxier économiquement le pays.
La Chine fait partie des alliés du pouvoir chaviste, avec la Russie qui a envoyé samedi une mission militaire à Caracas.
Les Etats-Unis, qui y voient une "provocation", ont une nouvelle fois vendredi mis en garde Moscou, réaffirmant leur détermination à défendre leurs intérêts et ceux "de leurs partenaires" dans la région.
"Personne ne doit s'inquiéter. Nous coopérons tout simplement", a réagi le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrinho, à l'occasion de l'inauguration par la Russie d'un centre de formation militaire pour pilotes d'hélicoptères dans le nord-ouest du pays.
A LIRE AUSSI.
Venezuela: Guaido reconnu comme président par 19 pays européens
Guaido s'engage à rentrer au Venezuela d'ici lundi
Venezuela: Guaido à la frontière colombienne pour faire entrer l'aide humanitaire
Venezuela: Guaido recrute des volontaires, Maduro se tourne vers l'armée
Venezuela: l'opposition prépare une nouvelle mobilisation pour exiger l'entrée de l'aide
- affrontements
- aide humanitaire
- amérique du sud
- avion en provenance
- bras de fer
- caracas
- chine
- coupures de courant
- crise au venezuela
- graves pénuries d'aliments
- groupe Électrogène
- intervention militaire
- La Défense
- maracaibo
- matériel médical
- mission militaire
- moscou
- nicolas maduro
- panne géante
- pays pétroliers
- russie
- sanctions américaines
- sanctions financières
- sauver des vies
- USA
- valencia
- Venezuela
- Washington
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.