Difficile à évaluer précisément en l'absence de chiffres officiels, la mobilisation apparaissait très forte, peu de temps après le démarrage du cortège en début d'après-midi, semblant indiquer que l'offre du chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, n'a pas calmé la contestation.
"Bouteflika tu partiras, emmène Gaïd Salah avec toi", scandent les manifestants, ou "FLN dégage", en référence au Front de libération nationale, parti au pouvoir du président Bouteflika.
Le cortège, où dominent comme chaque vendredi les couleurs du drapeau national - vert et blanc, frappé de l'étoile et du croissant rouges -, reprend également en choeur le refrain de la chanson "La liberté", du rappeur algérien Soolking, dédiée au mouvement populaire, ou l'hymne national.
Mardi, le général Gaïd Salah, personnage-clé du pouvoir, a proposé la mise en oeuvre de mécanismes constitutionnels pour écarter le chef de l'Etat du pouvoir, dernière tentative en date du régime d'apaiser la contestation qui refuse de faiblir.
L'essentiel de ceux qui étaient jusqu'ici les plus zélés prosélytes de M. Bouteflika ont rallié la proposition de l'armée, et le président, âgé de 82 ans et au pouvoir depuis 20 ans, apparaît vendredi très isolé, même s'il est toujours en fonctions.
Les manifestants interrogés par l'AFP ont rappelé qu'ils souhaitent quoiqu'il en soit le départ de l'ensemble du régime et pas seulement celui du chef de l'Etat.
Plusieurs soutiens de la contestation, comme l'avocat Mustapha Bouchachi ou la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH), s'opposent déjà à la mise en oeuvre, proposée par l'armée, de l'article 102 de la Constitution, permettant la mise à l'écart du chef de l'Etat, au profit du lancement d'un processus de transition vers un nouveau régime.
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