Ce procès est le premier en lien avec les attaques du 13-Novembre qui avaient fait 130 morts à Saint-Denis et Paris. En février 2018, il s'était conclu par une relaxe pour Jawad Bendaoud.
Le tribunal correctionnel avait jugé qu'il n'était "pas prouvé" que Jawad Bendaoud avait "fourni un hébergement à deux individus qu'il savait être des terroristes du 13-Novembre, afin de les soustraire aux recherches et éviter ainsi leur arrestation".
Sitôt le jugement tombé, le parquet avait fait appel. Jawad Bendaoud a donc été rejugé pour "recel de malfaiteurs terroristes" pour avoir fourni l'appartement où Abdelhamid Abaaoud et son complice Chakib Akrouh s'étaient repliés à Saint-Denis. C'est là qu'ils sont morts dans l'assaut des policiers du Raid, le 18 novembre.
Lors du deuxième procès, Jawad Bendaoud a continué de nier qu'il connaissait ces deux hommes. "A aucun moment, j'ai pensé que j'allais héberger des mecs qui avaient tué plus de 100 personnes". "Il y avait des trucs louches, mais à aucun moment j'ai tilté", a-t-il martelé.
Il a continué aussi de se présenter comme "un musulman non-pratiquant". A propos des radicalisés, il a répété: "Moi, je n'ai jamais été dans ce délire-là".
"Ma vie est niquée"
Pour son avocat Xavier Nogueras, le procès en appel n'a pas permis d'apporter la preuve nécessaire pour le condamner. Jawad Bendaoud, qui a passé 27 mois à l'isolement après son arrestation le 18 novembre 2015, encourt six ans de prison.
L'avocate générale Naïma Rudloff a requis en décembre cinq ans de prison contre ce délinquant multirécidiviste. "La parole de M. Bendaoud n'est pas fiable", a-t-elle affirmé. Il avait loué son squat trois nuits pour 150 euros. "Même sur le marché parallèle, c'est un tarif d'ami", a-t-elle jugé.
"Le jihadisme a offert une morale à la délinquance des cités et les délinquants ont offert des moyens aux jihadistes", a déclaré la représentante de l'accusation, face à un prévenu dans une colère noire, en larmes, à bout de nerf.
"Ils vont me rendre fou", a-t-il dit plusieurs fois dans ce procès. Cette colère a remplacé en appel ses "punchlines" qui avaient fait fureur sur les réseaux sociaux lors du premier procès. "Que je sois condamné ou innocent, ma vie elle est niquée", avait-il notamment hurlé à la barre.
Rejugé à ses côtés pour "non-dénonciation de crime terroriste", Youssef Aït Boulahcen, le cousin d'Abdelhamid Abaaoud, avait été condamné en première instance à quatre ans de prison, dont un an avec sursis. L'avocate générale a requis la peine maximale (5 ans de prison, avec mandat de dépôt) contre cet homme de 26 ans, un ambulancier à l'allure soignée, qui a, selon Naïma Rudloff, "une adhésion totale aux thèses jihadistes".
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