"Je ne pense pas que les gens soient suffisamment bêtes pour réitérer ce qui est dit dans une chanson, ou alors c'est qu'ils sont dangereux dès le départ", a expliqué le chanteur de 29 ans, pour qui le titre "Sale Pute", qu'il a écrit en 2006, puis diffusé sur internet en 2009, ne contient "aucune provocation, aucune incitation" à agresser les femmes.
Ni Putes Ni Soumises, qui défend notamment les filles des quartiers populaires contre la violence et le machisme, n'est pas du même avis. L'association a engagé des poursuites contre Orelsan pour provocation au crime après la diffusion sur internet, en février 2009, de sa chanson "Sale pute", qui décrit en termes très crus la colère d'un jeune homme qui, se découvrant trompé, menace sa compagne de toute une série de violences physiques comme de l'"avorter à l'opinel".
"On se trompe d'ennemi"
"Pour nous cette chanson est vraiment un appel à la haine", s'est émue la présidente de NPNS, Asma Guérifi. "Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon et ça, ce n'est pas fictif", a renchéri son avocate, Me Samia Megouche, pour laquelle "on ne peut laisser dire tout et n'importe quoi".
"Oui, il y a des crimes horribles", a rétorqué Orelsan, "mais ce n'est pas pour ça qu'il faut interdire aux chansons d'en parler". Le parquet a acquiescé: "je crois qu'on se trompe d'ennemi", a argué le procureur Aurore Chauvelot, rappelant que les femmes battues étaient bien réelles mais n'étaient "pas victimes des propos d'un chanteur qui s'exprime dans le cadre de sa liberté d'expression artistique".
Elle a requis la relaxe. Décision le 12 juin.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.