L'armée israélienne et les groupes armés palestiniens ont poursuivi jusqu'à tôt mardi les hostilités engagées la veille au soir, malgré l'annonce d'un cessez-le-feu.
Ripostant à un tir de roquette qui a fait sept blessés légers au nord de Tel-Aviv la nuit précédente, les avions, les hélicoptères et les chars israéliens ont frappé, selon l'armée, des dizaines d'objectifs dans le territoire sous blocus coincé entre Israël, Egypte et Méditerranée.
Les Palestiniens ont de leur côté déclenché un tir de barrage de dizaines de roquettes et d'obus de mortier en direction du territoire israélien, selon les journalistes de l'AFP à Gaza.
Sept Palestiniens ont été blessés par les frappes israéliennes, ont rapporté les secours.
Les armes se sont finalement tues, au moins provisoirement, au petit jour.
Cet énième accès de fièvre autour de Gaza depuis que le mouvement islamiste Hamas y a pris le pouvoir en 2007 fait craindre une nouvelle confrontation ouverte avec Israël dans un contexte hautement volatil. Israël, et le Hamas et ses alliés se sont livré trois guerres depuis 2007.
Dans un signal se voulant fort, l'armée israélienne a réduit à un tas de ruines le bureau d'Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, et détruit totalement deux bâtiments de plusieurs étages abritant des services de renseignement et des activités militaires du mouvement islamiste, selon l'armée israélienne.
"Cacahuètes"
Dans le territoire palestinien éprouvé par les guerres, la pauvreté et les blocus israélien et égyptien, comme dans les localités israéliennes riveraines coutumières des alertes et des courses précipitées vers les abris, chacun se demande à quoi s'attendre.
"Une guerre est possible", dit à l'AFP Esmat Bekheet, à l'instar d'autres habitants de Gaza. "Je m'attends à une escalade", abonde Hazem Mattar.
De l'autre côté de la barrière de sécurité israélienne de plusieurs mètres de haut qui enferme Gaza, un habitant de Sderot, où une maison a été endommagée par les violences de la nuit, accuse les dirigeants de délaisser les habitants et de ne se préoccuper de la situation gazaouie que quand une roquette tombe près de Tel-Aviv.
"Les (roquettes palestiniennes) Qassam, c'est quoi pour nous? Rien, des cacahuètes. 80% des gens d'ici vivent dans l'angoisse. C'est fini pour eux ici", se lamente Yossi Timsi.
Le Hamas a annoncé lundi soir un cessez-le-feu entre Israël et groupes combattants palestiniens, conclu par l'entremise des Egyptiens, médiateurs historiques à Gaza.
Aucune confirmation d'arrêt des hostilités n'a été obtenue jusque-là de la part d'Israël.
Les écoles sont restées fermées mardi dans certaines localités israéliennes proches de Gaza. L'armée a limité les rassemblements publics. Les écoles, banques et bureaux gouvernementaux n'ont pas ouvert non plus dans la bande de Gaza.
Le Premier ministre israélien n'a donné aucun signal clair de la suite qu'il comptait donner aux évènements, au moment de monter dans l'avion pour rentrer en Israël. Il avait au préalable écourté une visite à Washington qu'il aurait voulue, en pleine campagne électorale, moins parasitée par l'actualité gazaouie.
"Aventure"
"Nous avons répondu avec une très, très, très grande puissance", a-t-il dit au pied de l'avion.
Il a prévenu le Hamas qu'il était prêt à ordonner une offensive terrestre à hauts risques dans l'enclave si nécessaire.
Le séjour de M. Netanyahu et la réception accordée par son grand allié, le président américaines Donald Trump, étaient conçus pour renforcer la stature du Premier ministre en vue des législatives du 9 avril, à l'issue incertaine.
M. Netanyahu s'est plaint amèrement que les médias aient accordé davantage d'attention durant cette visite à Gaza qu'au nouveau cadeau de choix que M. Trump lui a fait: l'officialisation de la reconnaissance par Washington de la souveraineté israélienne sur la partie du Golan syrien annexée par Israël, malgré la réprobation suscitée à l'étranger par cette nouvelle rupture du président américain avec le consensus international au profit de l'Etat hébreu.
Les commentateurs politiques ont noté la situation délicate dans laquelle les violences venues de Gaza placent M. Netanyahu, arrivé en début d'après-midi en Israël.
Ses adversaires se sont saisis de la roquette tombée au nord de Tel-Aviv pour l'accuser d'avoir dilapidé la force de dissuasion d'Israël face au Hamas.
"Il doit à présent décider ce qui est le pire: réagir avec retenue et devenir le punching ball (des partisans d'une opération d'envergure contre le Hamas) ou s'embarquer dans une aventure à Gaza sans savoir si, comment et quand il pourra la terminer", a écrit le quotidien Maariv.
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