Dès 9H00, pour la 4e journée de mobilisation des forains, de violents affrontements ont éclaté près de la mairie obligeant les forces de l'ordre à faire usage de tirs de lacrymogènes, a constaté un photographe de l'AFP.
Entre 300 et 500 forains s'étaient rendus dans le centre-ville avant d'être repoussées par les gendarmes mobiles positionnés autour de la mairie.
Casqués, masqués, cagoulés, les manifestants étaient venus munis de battes de baseball, de barres de fer, de frondes et de masques à gaz.
La situation a rapidement dégénéré en échauffourées: des manifestants ont enflammé une caravane qu'ils ont jetée en direction des forces de l'ordre qui ont tiré des grenades de désencerclement pour disperser les manifestants.
La mairie du Mans, "directement visée par les forains qui veulent tout détruire", a de nouveau dû être évacuée, a indiqué le maire socialiste Stéphane Le Foll dans un communiqué.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a évoqué sur Twitter "des attaques d'une violence inouïe".
"Rien ne saurait justifier les exactions commises ce matin au Mans. Nos forces ont fait face, avec sang froid, à des attaques d'une violence inouïe. Je suis la situation en lien étroit avec le @Prefet72. Soutien aux policiers et gendarmes mobilisés. Ils ont toute ma confiance", a réagi M. Castaner.
Les forains protestent contre une nouvelle implantation de leurs manèges à la périphérie. Refusant une proposition du maire qui prévoyait d'organiser une "fête foraine hors du périmètre du centre-ville", ils avaient annoncé leur intention de paralyser lundi la ville du Mans.
Ils ont lancé leurs premières actions dès 6 heures du matin, mettant le feu à des containers et des pneus. Ils ont aussi placé un camion en travers de la chaussée devant un tunnel bloquant l'accès à l'hypercentre.
Au terme d'une demi-heure de bataille rangée avec les gendarmes, la place de la mairie baignait dans une épaisse fumée noire et un nuage de lacrymogène. Un manifestant a été blessé dans les affrontements à la jambe, a constaté l'AFP.
"Signer un compromis"
"Vive la fête", "Non à la discrimination des forains et des cirques en centre-ville", pouvait-on lire sur des bandeaux accrochés à l'avant de camions.
"On a appelé à un combat local, malheureusement, ils ont tous les droits et nous on n'en a pas", a déclaré à l'AFP Norman Bruch, du syndicat des forains Cidunati. "La question est de nourrir les 65 familles de forains pendant trois week-ends. Si on enlève votre salaire du jour au lendemain, vous ne seriez pas content", a souligné M. Bruch.
"On veut régler l'avenir de la fête foraine pour signer un compromis, on est prêt à renégocier", a assuré ce forain. "On va faire un courrier avec deux enveloppes, à Emmanuel Macron et Edouard Philippe, et demander une table-ronde", a indiqué M. Bruch.
Les forains proposent à la municipalité un accord comme à Pau où une convention forains-mairie en octobre, leur a permis de revenir en centre-ville, avec une charte stricte concernant la bonne occupation des lieux.
Selon M. Le Foll, les forains "ont basculé dans une violence insurrectionnelle inacceptable".
"Les syndicalistes du Cidunati ont perdu la raison. Il n'y a plus aucun respect ni des institutions, ni des personnes. L'état de droit est directement mis en cause par les syndicalistes", a réagi le maire.
"Nous ne pouvons pas tolérer de telles violences", a souligné M. Le Foll.
En périphérie, la circulation bloquée sur l'A11 a pu rouvrir partiellement, ont indiqué la préfecture et le groupe Vinci.
Vers 11 heures, comme ils l'avaient déjà fait vendredi soir, une centaine de manifestants ont envahi la gare du Mans.
Ils se sont assis sur les voies, bloquant la circulation des trains, en agitant un drapeau tricolore. Des panneaux clamaient "c'est la fête" avec la photo d'un manège ou "je ne veux pas perdre ma vie à la gagner".
Vers 14H00, la SNCF indiquait que les manifestants avaient quitté les voies et que le trafic avait repris.
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