Le milliardaire américain est déjà bien présent dans la campagne en vue des élections législatives israéliennes du 9 avril: les partisans de M. Netanyahu ont affiché aux entrées de Jérusalem et Tel-Aviv des panneaux publicitaires géants des deux hommes se serrant la main.
Et M. Netanyahu ne s'est pas privé de reprendre dans ses vidéos de campagne les propos de M. Trump le décrivant comme "dur, intelligent (et) fort", le jour même où le procureur général annonçait son intention d'inculper M. Netanyahu pour corruption, abus de confiance et fraude dans trois affaires.
Mais le soutien de la Maison Blanche est allé bien au-delà des images et des paroles: jeudi, M. Trump s'est servi de son outil de communication préféré, Twitter, pour faire ce qui a été largement considéré comme un cadeau de plus à M. Netanyahu.
Rompant à nouveau avec le consensus international, M. Trump s'est exprimé pour la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur la partie du Golan syrien dont Israël s'est emparé en 1967 et que l'Etat hébreu a depuis annexée.
Peu avant l'annonce de M. Trump, la liste de M. Netanyahu régressait dans les sondages par rapport à celle de son principal concurrent, le général Benny Gantz.
Pour certains observateurs, l'annonce de M. Trump a vocation à redonner un coup de fouet à la campagne électorale de M. Netanyahu, au pouvoir depuis une décennie.
Mieux à venir ?
Benjamin Netanyahu, qui assure être le seul capable de tels succès diplomatiques, s'est empressé de saluer un moment "historique", publiant la photo de son entretien téléphonique avec M. Trump.
De son côté, le président américain a affirmé que son initiative n'avait rien à voir avec les élections israéliennes et un éventuel soutien à M. Netanyahu.
C'est aussi ce qu'a martelé le secrétaire d'Etat Mike Pompeo à propos de sa visite à Jérusalem mercredi et jeudi, au cours de laquelle il est devenu le premier responsable américain d'un tel niveau à se rendre en compagnie d'un Premier ministre israélien au Mur des Lamentations, à Jérusalem, le site de prière le plus sacré pour les juifs.
Les officiels américains se gardaient bien jusqu'alors d'un tel geste afin de ne pas paraître prendre partie dans les épineuses questions de souveraineté à Jérusalem.
Certains analystes se demandent désormais si M. Netanyahu peut s'attendre à d'autres cadeaux américains, comme par exemple l'officialisation de la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan, lors de sa visite à Washington.
Honneur rare fait à un Premier ministre, M. Trump recevra M. Netanyahu à deux reprises à la Maison blanche: lundi pour une "réunion de travail", mardi pour un dîner. La réunion de travail aura lieu le même jour que l'intervention prévue de M. Gantz lors d'une conférence du lobby pro-israélien Aipac.
Retour annoncé de Jésus
Depuis son intronisation en janvier 2017, M. Trump a multiplié les gages en faveur d'Israël, culminants à ce jour avec la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël en décembre 2017, et le transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv dans la ville sainte en mai suivant.
Son souci de flatter les évangélistes chrétiens --qui estiment que la décision de M. Trump est un pas vers le retour annoncé de Jésus, selon leur interprétation des textes religieux-- passe pour une motivation primordiale, cette population constituant une part importante de son électorat.
M. Netanyahu a aussi déployé tous ses talents pour charmer celui qu'il appelle son "ami".
Donald "Trump est très sensible aux relations personnelles et +Bibi+ l'a beaucoup cajolé", dit Jonathan Rynhold, professeur de sciences politiques, employant le surnom de M. Netanyahu. "Il est aussi très attentif à la dernière chose qu'on lui dit, alors (son gendre Jared) Kushner, qui entretient de bonnes relations avec Bibi, lui murmure des choses à l'oreille", dit-il.
Michael Oren, ancien ambassadeur d'Israël aux États-Unis aujourd'hui ministre adjoint chargé de la diplomatie, note que MM. Netanyahu et Trump "partagent le même dédain du politiquement correct". Le langage de l'un fait écho à celui de l'autre, sur les "fake news" ou la "chasse aux sorcières" dont ils feraient l'objet.
Mais, sous la rhétorique, M. Netanyahu est un "homme politique extrêmement prudent", très vigilant au sens dans lequel souffle le vent électoral, relève M. Rynhold.
"Au cours des trois dernières années, Bibi a senti que le monde était plus populiste et que le centre de gravité politique israélien s'était déplacé à droite. Il a fait la même chose", déclare M. Rynhold.
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