Dans un courrier adressé aux parlementaires, Bill Barr, l'"Attorney General" des Etats-Unis, a indiqué espérer livrer "dès ce week-end" aux membres des commissions judiciaires du Congrès les "principales conclusions" de ce dossier d'investigation.
Au terme de près de deux ans d'une enquête tentaculaire qui a fait tomber plusieurs proches du président américain et qui a fortement éprouvé les nerfs du locataire de la Maison Blanche, le procureur Mueller ne recommande pas de nouvelles inculpations, ont assuré vendredi soir les médias américains.
La Maison Blanche a de son côté indiqué ne pas "avoir reçu le rapport du procureur spécial", un ancien chef du FBI qui a conservé une discrétion absolue ces 20 derniers mois. Elle n'a pas non plus "été informée de son contenu", a indiqué sa porte-parole.
Les démocrates veulent la transparence
"Les prochaines étapes sont du ressort du ministre de la Justice (Bill) Barr et nous avons hâte que le processus suive son cours", a ajouté la porte-parole de l'exécutif américain, Sarah Sanders.
Les chefs démocrates du Congrès ont exigé la publication du rapport Mueller, sans que M. Trump en ait la primeur.
"Il est impératif que M. Barr rende public le rapport complet et fournisse les documents qui le soutiennent ainsi que ses conclusions au Congrès", ont déclaré dans un communiqué la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et le chef de file de la minorité au Sénat, Chuck Schumer.
M. Barr "ne doit pas donner au président Trump, ses avocats ou son équipe tout +aperçu insidieux+ des conclusions ou des preuves du procureur spécial Mueller", ont-ils réclamé, et la Maison Blanche "ne doit pas être autorisée à interférer" dans les décisions portant sur ce qui sera rendu public, ont-ils ajouté.
Même si Robert Mueller n'apporte pas de preuves d'entente entre Moscou et l'équipe de campagne de Donald Trump, les observateurs pensent qu'il pourrait accuser le milliardaire républicain d'avoir tenté d'entraver l'enquête, en raison des pressions verbales qu'il a exercées sur l'ancien ministre de la Justice Jeff Sessions et son adjoint Rod Rosenstein ou encore en limogeant le chef du FBI James Comey en mai 2017.
M. Trump lui-même a semblé vendredi, dans un entretien sur la chaîne Fox News, s'attendre à être accusé d'entrave à la justice.
Le président ne cesse de répéter qu'il n'y a pas eu "collusion" et dénonce depuis deux ans une chasse aux sorcières.
Ancien patron du FBI sous les présidents George W. Bush (républicain) et Barack Obama (démocrate), Robert Mueller a été nommé en mai 2017 comme "procureur spécial" par le ministère de la Justice afin de garantir l'indépendance des investigations sur ce dossier ultrasensible.
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