Depuis Bruxelles, le chef de l'État a déclaré lors d'une conférence de presse : "C'est exactement la même chose que ce qui avait été décidé au mois de décembre et à plusieurs reprises par le passé, c'est-à-dire faire appel aux militaires de l'opération Sentinelle pour ce qui est leur mission, la lutte contre le terrorisme et protéger des sites sensibles, pour pouvoir décharger les policiers et les gendarmes de ces missions".
Il a dénoncé "un faux débat" provoqué par "ceux qui jouent à se faire peur et à faire peur".L'annonce de la mise à contribution de l'armée lors des manifestations de "gilets jaunes" avait ouvert une polémique, alimentée notamment par des déclarations du gouverneur militaire de Paris évoquant la possibilité pour les soldats d'"ouvrir le feu".
Le gouvernement a tenté depuis d'expliquer que les soldats ne seraient pas appelés à faire du maintien de l'ordre et ne seraient en aucun cas au contact des manifestants.
Sur France Info, le gouverneur militaire de Paris, le général Bruno Leray, avait toutefois déclaré : "Les consignes sont extrêmement précises. Ils ont différents moyens d'action pour faire face à toute menace. Ça peut aller jusqu'à l'ouverture du feu".
"Les soldats donnent des sommations. Ils sont à même d'apprécier la nature de la menace et d'y répondre de manière proportionnée", a-t-il poursuivi.
"En 2017 Emmanuel Macron promettait d'apaiser la France, en 2019 il mobilise la force Sentinelle, sans en avertir le chef d'état-major des Armées, et laisse entendre que les militaires pourraient tirer sur les manifestants. Le macronisme fracture et abîme la France", a réagi le député LR Éric Ciotti sur Twitter.
Selon la radio RTL, le chef d'état-major des armées, le général François Lecointre, n'avait pas été prévenu au préalable de l'engagement des hommes de l'opération Sentinelle dans le dispositif pour samedi et lors d'un conseil restreint de Défense qui a eu lieu mercredi, la mise à contribution des soldats n'avait pas non plus été évoquée.
Avant même l'interview du gouverneur militaire, le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon avait demandé "solennellement" vendredi au Premier ministre Édouard Philippe de venir s'expliquer devant l'Assemblée nationale sur la mobilisation de l'armée, fustigeant "une déclaration aussi aventureuse que périlleuse".
"Éviter tout risque"
De leur côté, deux avocats William Bourdon et Vincent Brengarth, ont écrit au Défenseur des droits, Jacques Toubon, pour lui demander d'obtenir des "garanties" du gouvernement "pour éviter tout risque".
Il "n'est dans l'idée de personne de mettre les militaires en face des manifestants", a répété dans un entretien au Parisien vendredi la ministre des Armées, Florence Parly.
La participation des soldats de Sentinelle permet simplement "d'alléger les policiers et les gendarmes d'un certain nombre de tâches qu'il accomplissent communément dans la lutte contre le terrorisme", a-t-elle ajouté.
"Il s'agit de leur permettre de faire ce qu'ils sont les seuls à pouvoir faire: le maintien de l'ordre public", a poursuivi la ministre. "L'idée est donc de remplacer ponctuellement policiers et gendarmes sur des tâches que l'opération Sentinelle peut accomplir", a-t-elle expliqué.
Interrogé sur RMC-BFMTV, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense au moment de l'institution de l'opération antiterroriste Sentinelle en 2015, a pour sa part déclaré : "Il n'a jamais été question que les forces de Sentinelle interviennent dans le maintien de l'ordre. Ce n'est pas leur rôle d'aller au contact des manifestants".
L'opération Sentinelle mobilise 7.000 soldats en France. Les soldats protègent des sites religieux (synagogues, mosquées...), des lieux particulièrement exposés au risque terroriste ou très fréquentés (lieux touristiques, gares...). Ils sont présents de manière quasi-permanente à certains endroits, comme les aéroports ou les musées.
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