Le président chinois a été accueilli vendredi matin avec tous les honneurs par son homologue italien Sergio Mattarella au Palais du Quirinale, siège de la présidence italienne. Rues du centre-ville vidées de tout véhicule, escorte à cheval d'ordinaire réservée aux monarques, des milliers de policiers mobilisés: la ville éternelle a déroulé le tapis rouge pour cette visite dont les autorités italiennes attendent une relance des échanges économiques entre les deux pays.
Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte doit signer samedi un protocole d'accord avec M. Xi pour sceller la participation de l'Italie à ce projet pharaonique d'infrastructures maritimes et terrestres voulu par la Chine.
Un protocole d'accord "non contraignant", s'est empressé d'indiquer M. Conte à plusieurs reprises face à la nervosité manifestée à Washington et à Bruxelles.
La question divise aussi la coalition populiste au pouvoir en Italie depuis le 1er juin. Le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini, également patron de la Ligue (extrême droite), a averti que son pays ne serait "la colonie de personne".
M. Salvini a décliné l'invitation au dîner de gala offert par le président italien Sergio Mattarella à son homologue chinois. Il s'est également montré très prudent sur la possibilité que le géant chinois Huawei participe au lancement de la technologie 5G pour les téléphones mobiles en Italie.
Son homologue au gouvernement, Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème), favorable à l'accord, s'est efforcé d'apaiser ses craintes en assurant notamment qu'une autorité de contrôle serait créée pour prévenir tout espionnage de la part des Chinois. Une éventualité redoutée par les Etats-Unis qui ont déjà dit tout le mal qu'ils pensaient de cette initiative du gouvernement italien.
Un responsable de la Maison Blanche, Garret Marquis, a ainsi jugé la semaine dernière sur Twitter que Rome n'avait "nul besoin" de rejoindre ce projet de "nouvelles routes de la soie" ("Belt and Road Initiative").
'Italia first'
Comme le président américain Donald Trump, "Aujourd'hui nous disons +Italia first+ dans les relations commerciales étant entendu que nous restons des alliés des Etats-Unis et que nous restons dans l'Otan et dans l'UE", a déclaré vendredi Luigi Di Maio, avant de participer à un forum économique italo-chinois à Rome.
Rome risque de devenir une "sorte de cheval de Troie chinois en Europe", a déploré pour sa part Mariastella Gelmini, une des responsables de Forza Italia, le parti de l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi, aujourd'hui dans l'opposition.
L'Italie, dont l'endettement est le deuxième plus important de la zone euro et dont l'économie est officiellement en récession, ne cache pas son désir de faire affaire avec la Chine. Une importante délégation d'hommes d'affaires chinois accompagne le président Xi. Ils seront les hôtes vendredi du président Mattarella, et une quinzaine d'accords de coopération pourraient être signés.
Ce déplacement en Europe du président Xi intervient dix jours après la publication par l'Union européenne d'un plan en dix points, soulignant que la Chine était tout autant un "rival" qu'un partenaire commercial.
Vendredi à Bruxelles, les dirigeants des 28 pays de l'UE devraient poser les bases d'un front européen commun face à Pékin, voulu par Paris et Berlin, avant un sommet UE-Chine le 9 avril dans la capitale belge.
Après l'Italie, M. Xi se rendra à Monaco et en France, où il participera mardi à une rencontre inédite avec le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
L'objectif, selon la présidence française, sera de "trouver des points de convergence entre l'Europe et la Chine" sur des sujets comme le multilatéralisme ou la mise en oeuvre de l'accord de Paris sur le climat.
En Italie, Pékin est particulièrement intéressé à investir dans les ports, dont celui de Trieste sur l'Adriatique pour renforcer ses exportations vers l'Europe.
Les partisans d'un accord avec la Chine estiment qu'il conduira Pékin à respecter davantage les normes européennes en matière d'environnement ou de droit du travail.
Marco Tronchetti, le patron italien du fabricant de pneus Pirelli, dont un groupe chinois détient 45% du capital, reconnaît toutefois qu'il faut des accords "équilibrés". "Nous devons établir les règles du jeu, mais nos intérêts sont convergents et nous ne pouvons pas nous permettre de perdre cette opportunité", a-t-il expliqué au Corriere della Sera.
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