Depuis dix ans, 56 grands projets de recherche ont été menés en collaboration entre les universités normandes et britanniques. Cette étroite collaboration entre chercheurs des deux côtés du Channel ne date pas d'hier. Dès les années 90, il y a eu des rapprochements. Mais la perspective du Brexit rebat les cartes.
Plus d'argent pour les Britanniques…
Si les craintes d'un Brexit sans accords se confirment, les chercheurs des universités britanniques ne pourront plus prétendre aux aides de l'Union Européenne pour encourager la coopération entre pays membres. Un vrai problème pour David Harrowven, professeur à l'université de Southampton : "Dans le projet de recherche qu'on mène actuellement avec les universités de Caen et Rouen, les aides européennes représentent 69 % du budget global." Le chercheur en chimie craint un brexit dur : "Le climat n'engage pas à l'optimisme… Nous, entre scientifiques en Europe on s'entend bien, mais du côté des politiciens, ce n'est pas la même chose !"
Ce mercredi 20 mars 2019 lors du premier "Channel Research Day", les chercheurs normands et britanniques se sont réunis à l'Université de Caen. Ils sont venus défendre leurs modèles de collaboration, un partenariat gagnant-gagnant selon eux.
...moins de prestige pour les Normands
Mais pourquoi vouloir défendre cette collaboration du côté normand ? Tout simplement parce que la recherche britannique est actuellement ce qui ce fait de mieux aujourd'hui en Europe : "Dans les domaines de l'intelligence artificielle, de la chimie, et de la recherche médicale, la Grande-Bretagne est le n°1 en Europe", explique Lamri Adou, président de Normandie Université. Coopéré avec les Britanniques offre donc une vrai plus-value pour les universités normandes.
Des labos anglais en Normandie ?
Dans ce contexte, la Normandie pourrait bien devenir la porte d'entrée des universités britanniques pour obtenir des aides européennes. Pour contourner le Brexit, on peut imaginer que certaines d'entre elles pourraient implanter des centres de recherches dans les campus Normands : "C'est vrai que ce genre de projet est très séduisant" admet Didier Peralta, conseiller régional en charge du dossier. Lamri Adoui veut construire en partenariat fort avant d'envisager un tel projet : "On aimerait que les recherches scientifiques, les projets qu'on mène ensemble puisse aboutir à ce genre d'ambition".
Le reportage de Tendance Ouest
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