Ce succès est soutenu par la victoire des Bleus en Coupe du monde de foot, la chaleur estivale et la variété des produits, selon le brasseur alsacien Kronenbourg. Ce dernier a suivi la même trajectoire, augmentant son chiffre d'affaires de 3,8%, a-t-il annoncé mercredi. Son rival Heineken estime même la progression du marché à 4,2%, et a annoncé un chiffre d'affaires de son activité brasserie légèrement au-dessus du milliard d'euros (+3,4%), contre 972 millions pour Kronenbourg.
Comme de coutume, les deux plus gros acteurs de l'Hexagone, propriétés de grands groupes mondiaux (Heineken et Carlsberg), ne communiquent pas le montant de leur bénéfice pour la France.
"Nous sommes fiers de la performance de la catégorie bière en France. C'est la cinquième année consécutive de croissance", a déclaré devant la presse, Joao Abecasis, PDG de Kronenbourg SAS.
Outre un bel été et la liesse autour des Bleus, les deux mastodontes du marché, qui représentent à eux deux près de 65% des volumes vendus en grandes surfaces, s'accordent pour dire que la diversité de l'offre, qui ne cesse de s'accélérer depuis quelques années, a été déterminante dans la croissance de leurs volumes.
Premier facteur de cet "embarras du choix", comme s'amuse à le qualifier Joao Abecasis, l'explosion du nombre de brasseries, principalement artisanales: toutes tailles confondues, il y avait en France 245 brasseries il y a cinq ans. Le nombre a grimpé à 1.600, fin 2018, selon Brasseurs de France.
Les grands brasseurs ont pris en marche le train de cette multiplication de l'offre, et proposent outre les traditionnelles bières blondes, de plus en plus de bières de dégustation, aromatisées ou sans alcool, comme autant de relais de croissance.
Ainsi, ces bières représentaient chez Kronenbourg une canette sur dix en 2010, deux sur dix en 2015 et désormais trois bières sur dix dans son portefeuille.
Le sans-alcool, notamment, même s'il ne représente encore qu'une petite partie des ventes, connaît une croissance spectaculaire, supérieure à la moyenne du marché, indique à l'AFP Pascal Sabrié, président de Heineken France.
Selon lui, en 2018, "plus d'un quart des Français (27,6%) ont consommé une fois dans l'année" une bière sans alcool. Une proportion encore inimaginable il y a peu.
La France demeure toutefois un petit pays par rapport à la consommation mondiale. Elle n'est ainsi que le 26e buveur de bière d'Europe, avec 32 litres par tête et par an, très loin de son voisin allemand, dont la consommation avoisine les 100 litres.
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