Déjà 130.000 billets avaient été pré-vendus sur internet, une semaine avant le début de l'exposition, le 23 mars, ce qui laisse augurer d'un succès des ventes d'ici la clôture le 15 septembre, dépassant les 1,2 million de visiteurs de 1967.
Une immersion colorée dans l'Égypte ancienne, ses divinités et sa mythologie est proposée par le parcours dans les vastes et hautes salles. On est enveloppé dès l'entrée par le sable de la Vallée des rois. 150 pièces sont exposées, dont plus d'une cinquantaine sortent pour la première fois d'Égypte, accompagnés de nombreuses vidéos et de photos, qui montrent les travaux de fouilles, jusqu'à aujourd'hui.
Celles-ci permettent de remonter les années et de restituer les siècles et les millénaires. Photos et vidéos rendent notamment l'émotion qui a saisi le monde à la découverte de la tombe intacte par l'égyptologue Howard Carter en 1922. Mais aussi la "Tut-mania" (terme anglais) ou "Toutankhamon-manie" qui suivront dans les arts décoratifs, la mode, la publicité, les clips, les concerts jusqu'à ceux de Beyoncé.
Ce onzième souverain de la XVIIIe dynastie, fils d'Akhenaton, né vers 1342 avant J-C, était devenu pharaon à l'âge de neuf ans et serait mort aux alentours de 19 ans de paludisme combiné à une affection osseuse.
L'exposition vient de Los Angeles et ira à Londres. Un autre étape sera Sydney. Les six autres destinations n'ont pas été annoncées. La tournée doit s'achever en 2024.
Une triple opération promotionnelle pour l'Égypte: une manière de faire de la diplomatie culturelle, d'attirer à nouveau des touristes que la crainte d'attentats terroristes avait fait fuir et de financer en espèces sonnantes et trébuchantes la restauration de ses sites archéologiques et du futur "Grand musée égyptien" en cours de construction près des pyramides.
C'est le transfert progressif des collections du musée du Caire de la place Tahrir vers ce futur musée de Gizeh, qui a permis qu'un certain nombre d'objets remarquables puissent exceptionnellement quitter l'Égypte pour la dernière fois.
Semi-pénombre respectant le mystère
L'exposition, contrairement aux espaces encombrés du musée de la place Tahrir, est vaste (2.000 m2) et permet de se promener autour des œuvres, de les découvrir sous tous les angles, à l'abri de vitrines bien éclairées, dans une semi-pénombre, qui respecte et perpétue le mystère du tombeau qui était destiné à ne jamais rouvrir.
Des gants aux sandales, des cannes et aux arcs de chasse, l'exposition montre des objets intimes ayant servi au jeune pharaon et qu'il a emmenés dans sa tombe. Le pharaon devait avoir tout ce qu'il faut pour vivre dans son voyage dans l'au-delà et pour résister aux esprits mauvais.
Si manque à l'appel le masque funéraire - en raison d'une loi égyptienne qui interdit de le déplacer - pesant 111 kilos d'or qui avait tant ému les visiteurs de l'exposition voulue par André Malraux en 1967, de très belles pièces seront découvertes à la Grande Halle: une des deux hautes statues de gardiens à l'entrée de la chambre funéraire, Toutankhamon debout sur une panthère, un magnifique pectoral en or, un bouclier cérémoniel en bois doré, une figurine d'Horus sous les traits d'un faucon, un pectoral en or de l'oiseau Ba avec incrustations de verre...
Le département d'égyptologie du Louvre a accompagné la préparation de l'exposition, notamment dans la rédaction des cartels, et a prêté une de ses plus belles œuvres, la statue du dieu Amon protégeant Toutankhamon.
La société américaine IGM, qui organise de grands évènements sportifs et culturels, a été le maître d'oeuvre. La compagnie aérienne de fret FedEx a mis en oeuvre son réseau international afin d'acheminer le transport des objets.
Deux vols les ont transportés dans une vingtaine de coffrages, dans des conditions de stabilité et de sécurité maximales. Les œuvres qui sont exposées étaient chacune inestimables, mais l'ensemble a été assuré à plus de 800 millions de dollars.
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