Le projet de loi débattu cette semaine par les députés ne contient pas l'obligation pour les jeunes médecins de s'installer un an dans l'un des déserts médicaux. L'idée était populaire, mais Agnès Buzyn, la ministre de la santé, n'en veut pas. La représentante du gouvernement suit les syndicats : à leurs yeux la "liberté d'installation" est intangible, et l'idée d'obliger les jeunes serait "simpliste". Si ces derniers se voyaient forcés de s'installer dans un département sous-médicalisé, dit Agnès Buzyn, ils s'esquiveraient en ne choisissant pas la médecine générale.
Une mauvaise idée
Car "obliger des gens qui sont en train de faire leur vie familiale à s'installer en zone rurale, c'est une mauvaise idée..." Un amendement visant à instituer un stage obligatoire en zones sous-dotées pour les étudiants en deuxième cycle avait été prévu : mais le groupe LREM a eu consigne de le supprimer. Le gouvernement ne voit pour sa part que deux moyens de lutter contre la désertification médicale : la télémédecine, même si elle pose ses propres problèmes ; et l'incitation financière à rejoindre les zones difficiles, même si cet emploi de l'argent public - déjà testé - est considéré comme une dépense inefficace par la Cour des comptes.
Vers la suppression du numerus clausus ?
Par ailleurs, le projet de loi supprime le numerus clausus qui limitait les passages en deuxième année de médecine. Le gouvernement y voit le moyen de lutter à long terme contre la pénurie de praticiens en général.
A LIRE AUSSI.
Loi santé : "de bonnes choses", selon l'ordre des médecins de Seine-Maritime
Débat présidentiel: chiffres, faits, affirmations (fact-checking)
La consultation chez le généraliste passe à 25 euros dans un climat de défiance
Le gouvernement promet une réforme "globale" pour soigner le système de santé
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.