Le secrétaire d'Etat entame mardi une nouvelle tournée au Moyen-Orient qui le mènera, jusqu'à samedi, au Koweït puis à Jérusalem et enfin à Beyrouth.
"Le dénominateur commun pour chaque étape sera d'aider ces pays à renforcer leurs efforts pour contrer la République islamique d'Iran", a déclaré Mike Pompeo la semaine dernière.
L'administration Trump a fait de la lutte contre l'"influence déstabilisatrice" de l'Iran l'axe principal de sa politique dans la région et multiplie les initiatives pour la mettre en scène: le ministre des Affaires étrangères a déjà fait un long voyage au Moyen-Orient en janvier pour appeler à "l'unité" contre cet ennemi, puis a organisé une conférence en Pologne en février pour tenter, sans grand succès, d'élargir sa "coalition" contre Téhéran.
A Jérusalem, le sujet devrait dominer les échanges tant Israël est l'un des principaux alliés des Américains dans cette confrontation régionale.
Mike Pompeo "va réaffirmer à ses interlocuteurs ainsi que publiquement" le "soutien inébranlable" de l'administration Trump "à la sécurité d'Israël et à son droit à l'autodéfense", a déclaré un haut responsable américain avant la visite.
Ce sera surtout l'occasion de s'entretenir avec Benjamin Netanyahu juste avant les législatives du 9 avril.
"Dur", "intelligent", "fort"
Un soutien bienvenu pour celui qui se bat pour rester au pouvoir malgré la menace d'une inculpation pour corruption, même si Washington se défend de toute ingérence dans la politique israélienne.
Le secrétaire d'Etat va rencontrer Benjamin Netanyahu "en tant que chef du gouvernement d'Israël" car les intérêts partagés par les deux pays "ne sont pas suspendus en raison du cycle électoral", a expliqué le haut responsable américain. Et donc il "ne rencontrera pas d'autres candidats", notamment Benny Gantz et Yaïr Lapid, à la tête d'une alliance centriste qui met en péril les ambitions du Premier ministre.
Malgré les déboires judiciaires de ce dernier, Donald Trump lui a apporté un soutien sans détours. "Il fait un excellent travail en tant que Premier ministre", a-t-il lancé fin février. "Il est dur, il est intelligent, il est fort."
Or le milliardaire républicain, qui s'est aliéné beaucoup d'alliés traditionnels des Etats-Unis à force de les bousculer, jouit au contraire d'une aura à toute épreuve en Israël.
Son gouvernement est le plus proche de l'Etat hébreu depuis longtemps. Et il a pris des mesures à la fois symboliques et concrètes pour confirmer cette proximité: la reconnaissance de Jérusalem comme capitale, en rupture avec le consensus international, et l'arrêt de l'essentiel de l'aide aux Palestiniens.
Par petites touches, Washington multiplie les actes jugés "hostiles" par l'Autorité palestinienne, qui refuse désormais tout contact avec l'administration Trump. Dernier en date, la dénomination du Golan syrien, "contrôlé" et non plus "occupé" par Israël --un glissement sémantique vu par certains comme le prélude à une reconnaissance américaine de la souveraineté israélienne sur ce plateau stratégique.
Pour capitaliser sur la popularité de Donald Trump, Benjamin Netanyahu doit se rendre ensuite à Washington pour la grand-messe annuelle de l'AIPAC, principal lobby pro-israélien aux Etats-Unis, et devrait en profiter pour s'afficher avec le président.
Le scrutin du 9 avril va aussi enclencher le compte à rebours pour la présentation, probablement d'ici l'été, du plan de paix israélo-palestinien préparé dans la plus grande discrétion à la Maison Blanche par une petite équipe menée par le gendre du président, Jared Kushner, et souvent considérée comme très pro-Israël.
Au Liban, l'Iran sera à nouveau la toile de fond de tous les entretiens de Mike Pompeo.
Le principal sujet sera en effet le mouvement chiite Hezbollah, considéré par les Etats-Unis comme une organisation "terroriste" et un "supplétif" de Téhéran, mais membre du gouvernement du Premier ministre Saad Hariri, pourtant lui-même allié de Washington.
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