Au moins les Bleus sont-ils parvenus, après l'Ecosse (27-10), à battre l'autre équipe de leur niveau dans la compétition.
Pour engranger un cinquième succès en seize rencontres depuis l'arrivée au poste de sélectionneur de Jacques Brunel, fin 2017.
Pour éviter, aussi, de terminer le Tournoi avec quatre défaites au compteur pour la première fois depuis le passage à six nations en 2000 et l'humiliation d'une première défaite depuis 2013 face aux Azzurri. Lesquels n'ont pas remporté le moindre match dans le Tournoi depuis février 2015 (22 défaites de rang).
Mais ce succès très poussif, puisque les Bleus étaient encore sous la menace italienne jusque dans les dernières minutes, ne cache aucunement tous leurs manquements à six mois de la Coupe du monde au Japon (20 septembre-2 novembre).
Qui sait, d'ailleurs, ce qu'il serait advenu si l'ouvreur transalpin Tommaso Allan n'avait pas oublié cinq points accessibles au pied. Ou si Tito Tebaldi n'avait pas commis un en-avant devant la ligne française (65e) alors que les Bleus n'avaient que six points d'avance, une nouvelle occasion manquée par les Italiens incapables de concrétiser leur domination.
Ou, enfin, si Damian Penaud, au prix d'une superbe défense, n'avait pas fait échapper à Marco Zanon le ballon alors qu'il s'affalait dans l'en-but (75e) durant dix dernières minutes suffocantes... Où le XV de France n'a pu souffler qu'après son troisième essai, signé Penaud justement (79e).
Mais Penaud et les Bleus naviguent actuellement loin, très loin des meilleures nations sudistes et européennes: les Gallois qui sont parvenus à les battre (24-19) malgré un retard de seize points en ouverture, les Anglais qui les ont laminés le 10 février (44-8) et les Irlandais qui les ont surclassés dimanche (26-14).
Quelles solutions?
L'encadrement de Jacques Brunel, qu'il soit renforcé ou non en vue du rendez-vous japonais, va devoir trouver les solutions pour éviter le fiasco d'une première élimination en poules en Coupe du monde.
Et pas seulement, après avoir tenté en vain de retirer le capitanat à Guilhem Guirado après la débâcle de Twickenham, par la seule magie d'une préparation de deux mois et demi, agrémentée de trois matches amicaux.
Face à l'Ecosse, à deux reprises, et cette même Italie, soit deux adversaires du calibre du XV de France.
Lesquels sont parvenus à le faire douter, et même davantage, samedi à Rome, pour les probables adieux au Tournoi du capitaine italien Sergio Parisse, détenteur du record d'apparitions dans la compétition (69).
Dès le début le début de rencontre, les Bleus, très indisciplinés (14 pénalités), ont étalé toute la fébrilité qui les a escortés durant 80 minutes, où l'Italie a eu largement la possession du ballon (65%) et l'occupation du terrain (71%).
Penaud, Ntamack et la mêlée
Ils ont ainsi perdu leurs deux premières touches (1re et 4e) et multiplié les imprécisions. Comme cette passe d'Antoine Dupont dans les chaussettes de Louis Picamoles, puis un en-avant de de Grégory Alldritt qui ont permis à Tommaso Allan de placer les Azzurri devant (6e et 12e, 11-0).
Heureusement pour eux, les Bleus ont marqué sur leur première incursion dans le camp italien, par Dupont au relais d'une accélération de Penaud (16e, 7-6), déjà. Et ont pu compter sur la faiblesse italienne, incapable de concrétiser par un essai sa domination (24e, 28e, 40e). Déjà, également.
Autre maigre satisfaction, sa bonne tenue en mêlée qui, hormis la pénalité concédée, a permis au XV de France de creuser l'écart par la botte de Romain Ntamack (21e, 10-6) et de récupérer une précieuse pénalité devant sa ligne d'en-but (28e), comme en seconde période (66e).
Au rayon des autres satisfactions, la prestation de Penaud ou celle de Ntamack, fiable au pied, auteur d'un drop important à la 63e minute (20-14) et d'une belle double sautée pour Maxime Médard sur l'essai de Yoann Huget (47e, 17-9). Pauvres cache-misères.
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