Plusieurs cortèges - pour "le vivant", "l'urgence sociale et climatique", des moyens de transport "verts" - étaient en mouvement à Paris et devaient converger place de l'Opéra avant de se rendre place de la République.
"Nous devons montrer la diversité de notre combat: la justice climatique, sociale, la biodiversité, la mobilité alternative", a dit à l'AFP Laure Le Rouzic, du collectif Citoyens pour le climat, au sein du cortège biodiversité qui partait du Parc Monceau.
"Climat: stop aux bla-bla, place aux actes", "Sans pétrole la fête est plus folle", "Fin du monde, fin de mois, mêmes coupables, même combat", "Macron t'es foutu, les pandas sont dans la rue", pouvait-on lire sur les banderoles et pancartes du cortège de quelques centaines de personnes parti du Trocadéro vers l'Opéra dans une ambiance bon enfant.
"On est aussi chaud que le climat !" criait-on au mégaphone, alors que les premiers rayons de soleil commençaient à trouer la grisaille matinale.
"On est là pour manifester notre mécontentement envers l'inaction sur le changement climatique, qui met tout le monde en péril", a dit à l'AFP Pierre-Loup Meriaux, 18 ans, étudiant en école de théâtre, qui avait déjà manifesté la veille.
Les jeunes avaient ouvert le bal vendredi, répondant en masse à l'appel de la jeune suédoise Greta Thunberg. Ils étaient entre 29.000 et 40.000 à Paris, 168.000 en tout à travers la France, selon l'organisation Youth for climate.
Un peu plus loin, Francine Portet, retraitée de 63 ans venue de Troyes, défilait en gilet jaune. Est-elle la pour les questions environnementales ou sociales? "Tout, du moment que c'est contre Macron!"
"un moment de basculement"
Près de 200 événements étaient répertoriés dans le pays par le collectif Citoyens pour le climat et la journée était aussi marquée par une mobilisation cruciale des "gilets jaunes", au lendemain de la fin officielle du grand débat.
Environ 140 organisations, de Greenpeace France à la Fondation Nicolas Hulot, avaient appelé à descendre dans la rue, estimant qu'il est "temps de changer de système industriel, politique et économique, pour protéger l'environnement, la société et les individus".
"Les associations sont dans la logique de servir de catalyseur mais le mouvement doit être très important, populaire, partagé", a dit à l'AFP Cécile Duflot, ex-ministre, DG de l'ONG Oxfam France, au début du rassemblement Urgence sociale et climatique au Trocadéro.
"Il faut vraiment qu'il y ait un moment de basculement, un avant et un après" ces manifestations, a fait valoir à ses côtés Jean-François Julliard, directeur général de l'ONG Greenpeace France.
Pour sa part, Cyril Dion, écrivain et militant écolo, a appelé à "la convergence avec les "gilets jaunes" car la cause de la destruction des écosystèmes se trouve dans ce modèle économique".
Les manifestants devaient croiser une "marche des solidarités" lancée à l'appel de collectifs de sans-papiers et contre les violences policières.
Lors des précédentes marches pour le climat, nées après l'électrochoc causé par la démission de l'ancien ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, plus de 15.000 personnes étaient descendues dans les rues de la capitale.
Depuis plusieurs mois, les pétitions signées par des personnalités de tous horizons, des actions - comme le décrochage de portraits d'Emmanuel Macron dans des mairies pour dénoncer "l'inaction du gouvernement -, des appels de youtubeurs et des campagnes en ligne, comme #lapireexcuse qui sera faite aux générations futures, se multiplient.
Des initiatives plus radicales, comme Extinction Rebellion, qui prône la désobéissance civile, ont aussi vu le jour.
L'Etat est poursuivi par quatre ONG (Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace France, Notre Affaire à Tous et Oxfam France) pour "manquements" à son obligation d'action contre le réchauffement.
A l'origine d'une pétition qui avait récolté plus de deux millions de signatures en moins d'un mois, elles ont déposé jeudi en ligne leur recours auprès du tribunal administratif de Paris.
Les manifestants s'appuient sur les avertissements lancés par les scientifiques pour demander aux responsables politiques et économiques des actions plus radicales en faveur du climat et de la faune et flore sauvages.
L'Accord de Paris de 2015 vise à limiter le réchauffement de la planète à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle et idéalement à +1,5°C, mais les engagements actuels des Etats annoncent un monde à +3°C.
Le récent rapport des scientifiques du Giec souligne qu'il faudrait, pour rester sous +1,5°C, réduire les émissions de CO2 de près de 50% d'ici à 2030 par rapport à 2010.
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