Plus que deux mois et demi avant les élections européennes, le scrutin se déroulera le 26 mai 2019. Après la venue de Ian Brossat du parti communiste le 28 février 2019 et avant la visite de Jean-Luc Mélenchon ce jeudi 14 mars, c'est Benoît Hamon qui était à Caen (Calvados) mercredi 13 pour faire campagne.
Avant de tenir meeting le soir au centre de congrès de Caen, le fondateur du mouvement Génération.s s'est rendu à la sucrerie Saint-Louis de Cagny, dont la fermeture a été actée par le groupe Allemand Südzucker, pour rencontrer salariés et représentants du personnel. L'usine devrait arrêter de produire en 2020.
@benoithamon est à Cagny pour apporter son soutien aux salariés de la sucrerie St-Louis dont la fermeture a été annoncée il y a quelques semaines. Plusieurs centaines d'emplois sont menacés. pic.twitter.com/NTp5hD6Qy4
— Génération•s Caen (@generationscaen) 13 mars 2019
La nationalisation temporaire "instrument efficace"
Alors que le Gouvernement et les élus du territoire tentent de raisonner Südzucker, pour le candidat aux élections européennes, une autre solution est possible. "On peut décider de mettre en place une nationalisation temporaire : l'État achète l'usine et puis la revend à ceux qui voulaient l'acheter." La nationalisation d'une usine de sucre, l'idée pourrait prêter certains à sourire, mais le candidat de Génération.s ajoute : "au lieu de voir dans cette solution un instrument efficace pour éviter la casse sociale, on explique que la nationalisation ce n'est pas une bonne chose, que c'est idéologique."
Benoît Hamon : "La nationalisation temporaire est un instrument efficace"
Pour Benoît Hamon cet "instrument" permet de contourner le principe constitutionnel de liberté de commerce. Il faut dire que de son côté, le géant Allemand Südzucker semble vouloir contourner la loi Florange, selon élus et syndicats. En maintenant une activité de huit salariés après la fermeture de l'usine, Südzucker empêche juridiquement l'État de forcer à revendre l'usine. Depuis l'annonce de la fermeture programmée des sucreries de Cagny (Calvados) et Eppeville (Somme), les planteurs de betterave, réunis en un puissant syndicat national, se disent prêt à reprendre les deux usines et y instaurer un système de coopérative.
Sauver l'usine ? "Ce n'est pas compliqué"
Avant de repartir, Benoît Hamon a incité les salariés de l'usine à se faire entendre pour défendre leurs emplois. Il a ajouté que, de son point de vue, ce genre de dossier n'est pas si compliqué à régler : "Vous avez la chance d'avoir un repreneur [...] Ce genre de dossier devrait passer comme une lettre à la poste [...] se finaliser entre gens raisonnables."
Benoît Hamon : "C'est qui est choquant c'est que là, c'est pas compliqué"
Quid des quotas ?
Mais la solution clef en main de Benoît Hamon oublie de mentionner le fait que le marché du sucre en Europe bat sérieusement de l'aile en ce moment. Le prix de la tonne de sucre en Europe a chuté de presque 100 euros en l'espace d'un an, passant de 411 à 320 euros. En août 2018, il avait atteint son plus bas niveau depuis au moins 10 ans.
À la base du problème, la fin des quotas de production de Betteraves dans l'EU. Quand on interroge le candidat au parlement européen sur cette question, sa réponse reste évasive : "Les quotas pour le lait, ça a marché, ils ont permis aux producteurs d'être mieux rémunérés. Mais tout dépend de la filière. Pour le secteur de la pêche, les quotas sont vus comme une mesure technocratique prise par des gens éloignés, à Bruxelles..." La problématique des quotas, absente du programme "Un New Deal pour l'Europe" feuille de route du candidat Hamon pour ces élections européennes.
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