Le Grand débat national à Rouen (Seine-Maritime) et ses alentours aura suscité un certain engouement. Plus d'une trentaine de réunions d'initiative locale ont été organisées sur l'arrondissement. Dans le département de Seine-Maritime, plus de la moitié des communes, soit 404, ont mis en place des cahiers citoyens. "Nous en avons déjà transmis 320 à la Bibliothèque nationale de France qui va les numériser avec ceux de toute la France, ce qui va permettre leur traitement", explique Yvan Cordier, secrétaire général de la préfecture. Prochaine étape vendredi 15 et samedi 16 mars 2019, la conférence citoyenne régionale qui aura lieu à Rouen à la Halle aux toiles. "Nous allons faire travailler 70 à 100 citoyens tirés au sort sur les quatre thèmes du Grand débat", détaille Yvan Cordier. Leurs travaux seront versés aux contributions.
Au-delà des revendications sur la fiscalité ou la justice sociale, le fonctionnaire a noté que les citoyens, "en particulier des zones rurales", ont été satisfaits d'avoir la parole.
Un sentiment que partage Abdelkrim Marchani qui, avec l'Éveil citoyen et le club Hessel, a organisé trois réunions à Rouen dans le cadre du Grand débat national. "On a vu une volonté de prendre part aux décisions, d'être forces de propositions et d'être écoutés", explique-t-il. Un ressenti qui s'est traduit en propositions concrètes sur l'organisation de la démocratie, comme de remplacer le Sénat par une assemblée citoyenne tirée au sort ou la volonté de modifier les élections législatives pour qu'elles ne coïncident plus avec les Présidentielles. Les questions de proximité des services publics, de pouvoir d'achat, d'une fiscalité plus juste ou encore de la nationalisation des autoroutes sont aussi revenues régulièrement.
Quelles suites ?
Alors qu'en restera-t-il ? C'est dans les prochaines semaines, d'ici la fin du mois d'avril, que le président Emmanuel Macron devrait annoncer des premières mesures. "Des mesures fortes qui serviront d'apéritif, explique Damien Adam, député LREM de Rouen. Il annoncera le reste des plats dès 2019 pour qu'on ait le menu complet d'ici la fin du quinquennat." Mais l'élu le rappelle, "tout ce qui a été annoncé, voté et mis en place ne sera pas transformé" et ils ne pourront pas "répondre à 100 % à tous les problèmes". Commentaire dans la ligne d'un Édouard Philippe qui a évoqué "un risque déceptif important".
C'est bien ce qui a créé d'emblée la méfiance d'une partie des gilets jaunes, qui estime que le Grand débat national est un enfumage destiné à détourner l'attention des médias pour limiter la couverture de leur mouvement. "Le Grand débat national n'aboutira sur rien, explique François Boulo, porte-parole des gilets jaunes à Rouen. Les dispositifs fiscaux comme la réforme de l'ISF, la flat tax, l'exit tax et le CICE ne seront pas remis en question." L'avocat estime aussi que la baisse des dépenses publiques promise se traduira par des coupes dans "nos services publics essentiels, c'est-à-dire la police, la santé, la justice et l'éducation". Comme d'autres dans le mouvement, il espère que la fin de ce grand débat sonnera le rassemblement des troupes. Réponse samedi 16 mars 2019 avec ce grand appel à manifester à Paris aux côtés des militants de la marche pour le climat.
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