Pour les supporters du HAC, c'est beaucoup plus qu'un match de foot. C'est une question d'honneur, de fierté. Vendredi 15 mars 2019, les Ciel et Marine accueillent l'AC Ajaccio pour la première fois depuis les incidents qui avaient émaillé leur match de barrage en mai dernier. Puisque " le risque de troubles graves à l'ordre public est avéré ", la préfecture de Seine-Maritime a d'ailleurs pris un arrêté interdisant la présence de " toute personne se prévalant de la qualité de supporter de l'Athlétic Club Ajaccien ou se comportant comme tel ". C'est dans ce contexte sulfureux qu'Oswald Tanchot doit préparer ce match qui s'apparente à celui de la dernière chance dans la course à l'accession. Au-delà des rancœurs et de l'esprit de revanche, le coach havrais préfère se concentrer sur l'enjeu purement sportif. Pendant la conférence de presse, il a pris soin de peser chaque mot pour ne pas attiser encore plus les tensions.
Il s'agit forcément d'un match à part. Mais jusqu'à quel point ?
"Je ne saurais pas vous répondre. Oui, c'est un match à part par rapport à l'histoire. Il y a toujours des souvenirs par rapport à ce qui s'est passé. Maintenant, ça reste un match normal de championnat, mais dans un contexte historique qui le rend différent pour nos supporters. Notre rôle n'est pas de mettre de l'huile sur le feu ou de ressasser ce qui s'est passé. Il faut avoir un comportement digne, essayer de faire le meilleur match possible et surtout retrouver la victoire. "
"On va jouer pour une ville. À nous d'en être dignes. "
Pour vos supporters, c'est une question d'honneur.
"On ne leur a pas offert une victoire depuis trop longtemps. C'est surtout ça qui doit nous animer. Si on peut le faire sur ce match-là, on leur ferait plaisir, c'est sûr. Les joueurs auront la responsabilité de répondre aux attentes de la ville. Beaucoup de gens qui ne sont pas forcément présents au stade me parlent de ce match. Ils ont envie que Le Havre, et là je ne dis pas le HAC, l'emporte sur ses terres. Ça va au-delà du club. On va jouer pour une ville. À nous d'en être dignes. "
Craignez-vous que vos joueurs abordent la rencontre avec trop de pression?
"On a besoin de la pression pour donner le meilleur de nous-mêmes. On doit être dans un état de concentration et d'engagement important. Et ça, tu ne peux le trouver que si tu te mets la pression. Mais pas la pression qui inhibe, la pression qui te donne encore plus d'envie. C'est un match intéressant de ce point de vue là. "
Les joueurs peuvent-ils faire abstraction du contexte qui s'annonce électrique?
"On a affaire à des joueurs professionnels. Donc je pense qu'ils préfèrent jouer dans une ambiance chaude. Et c'est mieux que le stade soit plus rempli. Ça donne un surcroît de motivation. Il faut mettre le curseur au bon endroit, à savoir ne pas faire n'importe quoi mais tout en étant au maximum dans l'engagement et l'envie. "
" On ne digérera pas "
Avez-vous, chez vous et chez vos joueurs, la tentation de vouloir rendre la monnaie de la pièce?
"Non. C'est toujours sur le terrain que les choses se jouent. On a perdu là-bas, je parle ici du match de championnat (à l'aller, le HAC s'était incliné 3-2), à la régulière, contre une équipe qui avait fait un très bon match. Nous, on n'avait pas fait ce qu'il fallait. On doit s'inspirer de ce qu'avait fait l'AC Ajaccio au niveau du jeu et de l'engagement. "
Sans les incidents du mois de mai, le HAC serait peut-être en Ligue 1 aujourd'hui? Est-ce possible à digérer?
"Non. Je pense que c'est quelque chose qu'on ne digérera pas et qu'on n'oubliera pas. Parce que tout aurait été différent. On avait fait tout ce qu'il fallait, on avait bien travaillé pour aller chercher ce match qui nous aurait peut-être ouvert les portes de la Ligue 1. Le regret qu'on a, c'est que ce match ne se soit pas joué dans des conditions normales. Ça restera une cicatrice pour tout le monde. Chacun, dans son esprit, en garde sans doute des séquelles. Ça fait partie de notre histoire. Maintenant, il y a un match qui arrive et il faut l'aborder sainement, en ayant les bonnes attitudes. Il faut respecter tout le monde. Je pense que le HAC, dans son ensemble, va montrer que c'est un club avec des valeurs. "
HAC - AC Ajaccio, vendredi 15 mars 2019 à 20 heures au Stade Océane.
A LIRE AUSSI.
(Football, Ligue 2) : Pour Oswald Tanchot, le HAC a " l'obligation de faire mieux "
[Ligue 2] ACA-HAC : "il faudra être maîtres de ses émotions et solidaires"
Football (Ligue 2, 10e journée) : Le Havre AC s'offre Lorient et se replace
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.