Une marée humaine entourait les lieux de l'accident près du marché Itafaji, pendant que les secours - Croix-Rouge nigériane et Agence nationale de secours (Nema) - tentaient de dégager des victimes, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Le dernier étage de l'immeuble abritait une école maternelle et primaire, mais il était encore difficile dans l'immédiat d'établir un bilan des personnes blessées ou décédées, une grande confusion régnant sur place.
"Nous essayons toujours de savoir combien de personnes sont piégées à l'intérieur", a déclaré à l'AFP un officier de police, Seun Ariwyo, estimant qu'elle sont probablement "très nombreuses".
"Au moins 20 (personnes) ont déjà été sorties", a-t-il ajouté sans pouvoir dire si elles étaient vivantes. Au moins un enfant a été évacué mort des décombres, a constaté l'AFP.
Derin, un jeune du quartier ayant participé aux opérations de sauvetage sur le toit de l'immeuble, a affirmé qu'"au moins 10 enfants" étaient encore piégés dans les décombres à la mi-journée, "apparemment en vie".
L'effondrement s'est produit peu avant 10H00 du matin, selon Olamide Nuzbah, un habitant du voisinage qui a assisté au drame: "On était dehors en train de fumer quand on a vu l'immeuble +tomber+", a-t-il témoigné.
Dans la foule, des parents en pleurs criaient et pleuraient, implorant qu'on sauve leurs enfants.
"S'il vous plaît, sauvez mon enfant, sauvez mon enfant", hurlait une femme en sanglots dont la fille de sept ans était coincée dans les décombres tandis que des badauds tentaient de la consoler.
Masques à oxygène
Un bulldozer tentait en début d'après-midi de dégager des gravats pour faciliter le passage des secouristes. Passant par le toit du bâtiment, ces derniers tentaient d'atteindre les étages inférieurs, engagés dans une course contre la montre pour sauver les survivants.
Certains responsables des urgences, sous-équipés, demandaient aux volontaires d'apporter des masques à oxygène depuis un hôpital voisin pour permettre aux personnes piégées à l'intérieur de respirer.
Plusieurs enfants étaient évacués au compte-goutte. L'AFP a pu constater que l'un d'entre eux était déjà mort, tandis qu'un autre très jeune garçon, inconscient, était en sang, gravement blessé à la tête.
Les habitants se sont mobilisés pour apporter des sachets d'eau et des casques aux sauveteurs couverts de poussière, visiblement en très grande difficulté, qui sortaient aussi des décombres des sacs à dos, des jouets et des vêtements appartenant aux écoliers.
Plusieurs habitants ont affirmé à l'AFP que le bâtiment écroulé avait été identifié et "marqué" par le gouvernement de l'Etat de Lagos comme devant être démoli, étant donné son état de délabrement avancé.
La quartier de Lagos Island, populaire et densément peuplé, est l'un des plus anciens de la capitale économique de 20 millions d'habitants. Il est marqué par une architecture typique du passé afro-brésilien de la ville, où des travaux de rénovation ont démarré par endroits.
Mais de très nombreux immeubles abandonnés ou désaffectés sont encore squattés de manière plus ou moins informelle par des familles ou des commerçants.
Des effondrements meurtriers de bâtiments se produisent fréquemment au Nigeria, où les règles de construction sont régulièrement bafouées.
L'accident le plus médiatisé s'est produit en septembre 2014, lorsque 116 personnes, dont 84 Sud-Africains, ont été tuées à Lagos après l'effondrement d'un bâtiment de six étages dans lequel un célèbre télévangéliste, Joshua TB, prêchait.
L'enquête a conclu à des défaillances structurelles du bâtiment dont la construction était illégale.
En décembre 2016, au moins 60 personnes ont été tuées par l'effondrement du toit d'une église à Uyo, la capitale de l'État d'Akwa Ibom, dans l'est du pays.
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