La Juventus elle aussi voulait sa "remontada", ou sa "rimonta" comme on dit en italien. Barcelone avait réussi, contre le Paris SG, et encore Manchester United cette année contre le club parisien.
Même l'AS Rome la saison dernière y est parvenue face au Barça. Pourquoi pas la Juve, passée tout près l'an dernier en quarts de finale (0-3; 3-1) contre le Real Madrid de... Ronaldo?
Là voilà la botte secrète, l'arme fatale. Médiocre au match aller, perdu 2-0, le Portugais a livré mardi dans un Juventus Stadium en éruption une prestation de légende.
Sous le maillot merengue, l'Atlético lui avait souvent réussi, avec 22 buts en 31 matches. Et la Ligue des Champions est son épreuve, celle qu'il a remportée cinq fois et dans laquelle il a désormais inscrit 124 buts.
En 2016 contre Wolfsburg, il avait d'ailleurs déjà réussi un exploit identique, un triplé en quarts de finale retour (3-0) après un revers 2-0 à l'aller.
Mais ça n'était "que" Wolfsburg. Pas l'Atlético Madrid, sa défense comme un mur infranchissable, ses deux champions du monde Griezmann et Lemar et son maître-motivateur et tacticien Diego Simeone.
Mais tout cela n'a pas résisté à la fureur du quintuple Ballon d'Or portugais qui, en 90 minutes, a rappelé pourquoi le club turinois avait lâché plus de 100 millions d'euros l'été dernier et en dépense encore 31 millions par saison en salaire pour aller le chercher au Real.
Poussée par un public bien décidé à vivre une soirée de légende, l'équipe de Massimiliano Allegri a d'abord bien fait tout ce qu'elle n'avait même pas essayé de faire au match aller: presser, jouer haut et rester lucide pour déterminer le difficile dosage entre les risques à prendre et ceux à éviter. Car un but encaissé, et tout était fini.
Balle de match
Pendant 20 bonnes minutes, le jeu s'est donc déroulé tout entier dans la moitié de terrain madrilène. Mais la Juventus s'y heurtait à un axe surchargé quand elle choisissait le jeu au sol et, quand elle passait par les ailes, aux machines à renvoyer les ballons de la tête installées dans la surface d'Oblak.
L'Atlético alors acceptait la souffrance sans broncher, ne s'offrant que quelques rares mais longues séquences de possession, sans autre objectif évident que de faire passer le temps.
Curieusement, c'est quand la Juve a semblé avoir besoin de souffler un peu qu'elle a trouvé l'ouverture. Bernardeschi, préféré à Dybala, a réussi un excellent centre de la gauche et Ronaldo, arrivé lancé, a pris le meilleur sur Juanfran (1-0, 27e).
Peu après la pause, CR7 a ensuite remis les deux équipes à égalité, encore de la tête, en "dunkant" au-dessus de Godin, un expert du jeu aérien, pourtant (2-0, 48e).
La suite a été une affaire d'équilibristes, entre ceux qui voulaient tout emporter, comme Chiellini, déchaîné, et ceux qui se souvenaient que le danger était encore bien présent.
Mais c'est le public turinois qui a décidé pour les joueurs, en les poussant de plus en plus fort. Le très jeune Kean a d'abord manqué une première balle de match, en ratant son duel face à Oblak (82e).
Puis Bernardeschi est parti dans un raid superbe, conclu par une poussette de Correa dans son dos et dans la surface.
Pénalty et deuxième balle de match pour la Juventus. Ronaldo ne pouvait pas la rater (3-0, 86e). L'Atlético, qui n'a pas cadré un tir, est éliminé. La Juve, elle, a Ronaldo, qui lui permet tous les rêves.
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