Réalisateur de documentaires animaliers pour France 2, France 5 ou National Geographic, Guillaume Maidatchevsky signe ici sa première fiction, qui s'adresse à un public familial, poussé dit-il par ses enfants, qui voulaient en savoir plus sur les rennes du Père Noël.
"Mon fils, qui avait quatre ans à l'époque, pensait que les rennes volaient, comme ceux du père Noël. +Aïlo+, c'est la vraie vie des rennes du père Noël. En fait, ils ne volent pas tous!", plaisante-t-il auprès de l'AFP.
Le film, accompagné par un commentaire lu par le chanteur pour enfants Aldebert, raconte la première année de vie d'Aïlo, un petit renne, depuis sa naissance. Il montre son éveil au monde sauvage, dans des paysages magnifiques, souvent enneigés, et son combat pour la survie, dans une nature peuplée de dangers, où coexistent loups, ours, gloutons, renards polaires ou hermines.
Au total, Guillaume Maidatchevsky et son équipe ont passé 150 jours à filmer en Norvège et en Finlande, pour ramener 600 heures de rushs, et décidé de suivre plus particulièrement un petit renne qui était né juste à côté d'eux.
"Comme la femelle qui a donné vie à ce petit renne est restée très près de nous dès le départ, elle a transmis la confiance à son petit", raconte le réalisateur. "On a pu créer une relation avec Aïlo où il ne s'occupait pas de nous. On était partie intégrante de son troupeau".
Dans ce film, qui suit ce renne mais aussi les autres animaux qui gravitent autour de lui, "j'ai voulu m'intéresser non pas aux espèces que je suivais mais aux personnages", dit-il.
"d'abord émerveiller"
Si Guillaume Maidatchevsky a d'abord écrit un scénario de 80 pages, avec son histoire en tête, il a ensuite dû s'adapter aux images ramenées chaque semaine, et réécrire son film en fonction d'elles.
"Je savais que le scénario allait exploser parce que je filme du vivant, un animal qui n'est pas imprégné, dressé, qui n'est pas un acteur", explique-t-il.
"Ce n'est pas un documentaire, c'est un récit, un conte. Mais tout est crédible. Je ne mens pas à l'enfant", ajoute le cinéaste, qui dit s'inscrire dans la veine du Jean-Jacques Annaud de "L'Ours".
"Ce qu'il va voir dans le film, peut-être qu'il faut qu'il reste des mois et des mois pour voir ça, mais ça existe dans la nature", poursuit Guillaume Maidatchevsky, qui en profite pour évoquer dans son film les questions environnementales, mais de manière discrète, se refusant à "être moralisateur".
"Si on veut protéger il faut d'abord émerveiller", estime-t-il.
Succès en Finlande, premier pays où il est sorti le 21 décembre, "Aïlo: une odyssée en Laponie", coproduction franco-finlandaise majoritairement française, y a dépassé les 100.000 entrées, et a été pendant plusieurs semaines numéro un au box office.
Il a aussi été bien accueilli par la critique. Pour le quotidien Helsingin Sanomat, "il faut être assez cynique pour ne pas être touché par le charme d'Aïlo et des autres animaux sauvages".
"Aïlo le renne de Posio (municipalité de Laponie, ndlr) va bientôt conquérir le monde", écrit de son côté le journal Ilta-Sanomat.
Le long métrage de Guillaume Maidatchevsky y est devenu le film français le plus vu de ces quinze dernières années, et le deuxième plus gros succès de tous les temps en Finlande pour un film français, juste derrière "Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain", selon les données communiquées par Gaumont, coproducteur du film.
"J'étais plutôt inquiet, parce que les rennes, il y en quand même pas mal là bas, et je me disais qu'ils connaissaient", souligne Guillaume Maidatchevsky. "Mais ça a marché".
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