Le film s'ouvre sur une naissance. Dans la neige des grandes forêts de Laponie, un petit renne vient de voir le jour : Aïlo. De ses premiers pas aux côtés de sa mère à son adolescence avec la pousse de ses bois, Aïlo a tout à apprendre de la vie dans les espaces du grand Nord. Devant la caméra de Guillaume Maidachesky, une brochette de personnage attachants, ou pas… Il y a la truculente hermine, le sympathique renard polaire ou encore le redoutable loup de Laponie. Une histoire, une fiction mais racontée avec des images de vrais moments de vie d'animaux sauvages. Au total, 600 heures de rush tournées durant une année par le réalisateur et son équipe.
C'est le sixième film du Normand, le premier tourné sous ses latitudes polaires. Mais au départ, la voie que s'était tracée Guillaume Maidachesky était loin d'être celle d'un cinéaste globe-trotter.
Forcer le destin
Quand il commence ses études en biologie à l'université, Guillaume Maidachesky s'imagine prof ou chercheur plus tard. Seulement : "Je n'étais pas assez bon à la fac, tout juste assez moyen… J'ai vite compris que j'allais devoir changer de branche !" Vers 24 ans, le Normand décide de s'orienter vers le journalisme scientifique.
C'est lors d'un stage à TF1 qu'il fait une rencontre décisive : "J'ai croisé Nicolas Hulot dans un couloir ! Mais je n'ai pas osé lui parler sur l'instant."Alors toute la journée, Guillaume va tenter de forcer le destin : "Je m'étais préparé mon CV et une lettre de motivation. Pendant au moins huit heures, j'ai espionné son bureau… Je faisais des allers-retours dans le couloir, c'était tellement suspect que les vigiles de TF1 m'ont intercepté pour me poser des questions !"
Après avoir expliqué son cas aux vigiles, après avoir collé son oreille contre le mur des toilettes pour savoir si Nicolas Hulot était toujours dans son bureau (véridique), le Normand arrive enfin à recroiser le présentateur d'Ushuaia Nature : "On s'est retrouvé "par hasard" dans le même ascenseur. Je lui ai glissé deux mots, je lui ai donné mon CV… Et une semaine plus tard, son assistant me rappelait." Et voilà comment on glisse un pied dans la porte !
Des moments de rêve, et beaucoup de boulot
Quelques documentaires pour France 2 ou National Geographic plus tard… Guillaume tourne et écrit lui-même ses films. N'allez pas lui dire que son métier c'est documentariste. Le réalisateur se voit plus comme un conteur : "Aïlo, n'est pas un documentaire. L'histoire que je voulais raconter, je l'ai écrite avant de partir en tournage. Alors bien sûr ce qu'on filme c'est du vivant, c'est imprévisible et il faut s'adapter. Mais dans la forme, ce film, c'est un conte."
Partir aux quatre coins du monde, voir des paysages exceptionnels, vivre de moments intenses en filmant les bêtes sauvages… Oui, c'est vrai, Guillaume fait un beau métier. Mais son boulot est loin de se réduire à ça : "Souvent on me dit que j'ai de la chance et que mon job fait rêver, mais ce n'est que la vitrine en fait ! Pour vivre ce genre de tournage, c'est beaucoup, beaucoup de temps. Il faut faire ses recherches, écrire le scénario, aller voir les producteurs chercher les financements... Et puis, après il y a le montage, et le stress de la sortie du film. Le tournage, ce n'est qu'une petite partie de mon travail"
Prochain projet pour le cinéaste, faire découvrir un autre univers au public, celui des fonds marins.
BONUS AUDIO - La Normandie qui Bouge : Guillaume Maidatchevsky, réalisateur de Caen
Portrait de Guillaume Maidatchecsky
A LIRE AUSSI.
Normandie : rencontre avec Sébastien Duramé, candidat de L'amour est dans le pré
"Et Dieu... créa la femme": quand Bardot bousculaient les tabous
La famille d'"Un homme et une femme" orpheline de Pierre Barouh
Un drone de plongée sous-marine pour filmer comme le commandant Cousteau
Une actrice sud-coréenne agressée dénonce "l'hypocrisie" de la Berlinale
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.