En ce moment

La proposition de loi anticasseurs sur le point d'être adoptée définitivement

Epilogue en vue pour la controversée proposition de loi anticasseurs: le Parlement devrait adopter mardi ce texte LR soutenu par le gouvernement dans le contexte des "gilets jaunes", par un ultime vote du Sénat.

La proposition de loi anticasseurs sur le point d'être adoptée définitivement
Session dans l'hémicycle du Sénat, à Paris le 17 novembre 2016 - LIONEL BONAVENTURE [AFP/Archives]

L'histoire n'est cependant pas encore totalement terminée: des recours au Conseil constitutionnel sont en préparation, y compris de la part d'Emmanuel Macron, ce qui pourrait conduire à l'annulation de certaines mesures.

Interdictions préventives de manifester, fouilles, délit de dissimulation du visage: contre toute attente, les sénateurs à majorité de droite devraient approuver mardi le même texte que celui voté par les députés début février, ce qui vaut adoption définitive.

Le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, auteur de la proposition de loi originelle pourtant largement réécrite, fait valoir un "principe d'efficacité": "Il s'agit de mettre hors d'état de nuire des individus qui dénaturent le droit à manifester".

Ainsi en fin de journée, les LR, une majorité des centristes, indépendants et LREM devraient votre pour, tandis que socialistes et communistes vont à nouveau s'élever contre. "Ce texte est inutile, dangereux, liberticide", martèle Eliane Assassi, présidente du groupe CRCE (à majorité communiste).

La proposition de loi, qui visait initialement les "black blocs", avait été approuvée une première fois au Palais du Luxembourg en octobre.

Officiellement pour aller vite, mais aussi dans un geste envers la droite, le gouvernement l'avait reprise à son compte en janvier, après les premières manifestations de "gilets jaunes". "A l'ultra violence nous opposerons l'ultra fermeté", faisait valoir le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.

Réclamées par des syndicats policiers, mais critiquées sur certains aspects par des magistrats et avocats, les mesures prévues ont été amendées à l'Assemblée, pour un meilleur équilibre entre maintien de l'ordre et libertés publiques.

Mais sans convaincre la gauche qui pointe "une dérive autoritaire", ni tous les députés de la majorité. Se défendant d'être des frondeurs, cinquante LREM, soit 1/6e du groupe, s'étaient abstenus, un record depuis 2017 sur un texte soutenu par le gouvernement. Un élu MoDem avait voté contre.

Sans évolution en particulier de l'article 2 sur les interdictions administratives de manifester, certains "marcheurs" avaient menacé de se prononcer contre, en deuxième lecture.

"On aurait tellement aimé que le texte revienne à l'Assemblée nationale", regrette l'un d'eux, jugeant que le Sénat va sortir "gagnant" de la séquence.

Censure possible de certaines mesures clés

D'autres "marcheurs" soulignent aujourd'hui que "c'est une bonne chose pour l'exécutif" que de disposer rapidement des outils de cette loi, les manifestations des "gilets jaunes" pouvant se poursuivre encore durant des semaines.

Mais il y a un hic: le Conseil constitutionnel va être saisi par les groupes parlementaires de gauche, des députés "Libertés et territoires" et, comme annoncé lundi en Conseil des ministres, par le président lui-même, qui se pose en "garant des libertés publiques".

Face à l'éventualité d'une censure de certains points clés, M. Retailleau souligne qu'à ses yeux, le "coeur" du texte, qu'il espère voir conservé, est la création d'un délit de dissimulation volontaire du visage dans une manifestation, assorti d'une peine d'un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende.

Ce sont plutôt les interdictions préventives qui font l'objet de toutes les spéculations. "On se croit revenu sous le régime de Vichy", avait lancé avec émotion dans l'hémicycle le député centriste Charles de Courson.

Mais d'après le chef de file des députés LREM Gilles Le Gendre, "un préfet n'a pas du tout envie de voir sa décision (d'interdiction) contestée" et "cela se fera dans la mesure".

Le Conseil constitutionnel décidera "si tel ou tel article relève d'une loi anticasseurs ou d'une loi antimanifestants", a prévenu son président Laurent Fabius.

Il en débattra avec l'ex-maire de Bordeaux Alain Juppé, qui a connu dans sa ville des heurts certains samedis et siège désormais parmi les "Sages".

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Petites Annonces
Immobilier
Maison à vendre Carantilly
Maison à vendre Carantilly Carantilly (50570) 120 600€ Découvrir
Maison à rénover
Maison à rénover Saint-Pair-sur-Mer (50380) 402 800€ Découvrir
Maison à vendre Notre-Dame-de-Cenilly
Maison à vendre Notre-Dame-de-Cenilly Notre-Dame-de-Cenilly (50210) 179 880€ Découvrir
Maison à vendre Saint-Martin-de-Cenilly
Maison à vendre Saint-Martin-de-Cenilly Saint-Martin-de-Cenilly (50210) 196 520€ Découvrir
Automobile
VAN AMENAGE toit relevable
VAN AMENAGE toit relevable La Remuée (76430) 42 000€ Découvrir
Grand C4 Spacetourer Blue HDi
Grand C4 Spacetourer Blue HDi Caumont-sur-Aure (14240) 16 500€ Découvrir
VOLKSWAGEN TRANSPORTER VAN AMENAGE VOLKSWAGEN T6 L1H1  Van
VOLKSWAGEN TRANSPORTER VAN AMENAGE VOLKSWAGEN T6 L1H1 Van Mont-de-Marsan (40000) 17 890€ Découvrir
CARAVANE CARAVELAIR BRASILIA 450
CARAVANE CARAVELAIR BRASILIA 450 Villeneuve-d'Ascq (59491) 2 800€ Découvrir
Bonnes affaires
Leica Q2 19051 à l'état neuf
Leica Q2 19051 à l'état neuf Lyon (69001) 2 900€ Découvrir
Razer Blade 17 Ordinateur Portable de jeu (PC GAMER+Casque+Souris) Neuf
Razer Blade 17 Ordinateur Portable de jeu (PC GAMER+Casque+Souris) Neuf Lyon (69001) 1 900€ Découvrir
Sonos Arc Set+3x ones+sub gen 3 (Neuf)
Sonos Arc Set+3x ones+sub gen 3 (Neuf) Lyon (69001) 1 900€ Découvrir
grand meuble etagères
grand meuble etagères Bacilly (50530) 70€ Découvrir
L'application mobile de Tendance Ouest
Inscrivez vous à la newsletter
Les pronostics avec Tendance Ouest
L'emploi avec Tendance Ouest
L'agenda des sorties de Tendance Ouest
Les concerts avec Tendance Ouest
La proposition de loi anticasseurs sur le point d'être adoptée définitivement