Une manifestation autorisée à Moscou, qui a rassemblé 15.000 personnes selon ses organisateurs, et des événements de plus petite envergure à travers la Russie ont été organisés contre ce projet de la chambre basse du Parlement.
Au nom de la lutte pour la sécurité informatique, il prévoit d'empêcher les sites russes de fonctionner grâce à des serveurs étrangers.
Cette proposition a été critiquée comme une tentative de contrôler les contenus, voire d'isoler progressivement l'Internet russe dans un contexte de pression croissante des autorités sur les libertés en ligne.
"Nous sommes ici parce que l'anonymat en Russie disparaît. Les autorités votent des lois qui permettent d'envoyer les gens en prison sans motif, de bloquer les contenus (en ligne) et l'accès à l'information", a affirmé à l'AFP Nikita Ouchakov, un étudiant de 23 ans.
Lors de la manifestation à Moscou, des militants pour la liberté des médias et de l'internet se sont exprimés.
"Le gouvernement combat la liberté, y compris la liberté sur Internet. Je peux vous dire ça en tant que personne qui a passé un mois en prison pour un tweet", a lancé à la foule Sergueï Boïko, un militant venu de Sibérie.
Plusieurs personnes ont été arrêtées à Moscou. Un journaliste de l'AFP a vu un homme être transporté par la police par les pieds et les bras.
Selon l'organisation OVD-Info, spécialisée dans le suivi des arrestation, 29 personnes ont été arrêtées, dont un journaliste.
La semaine dernière, la messagerie en ligne russe Telegram que les autorités ont cherché --en vain-- à bloquer à plusieurs reprises, avait appelé ses utilisateurs à se rendre à cette manifestation.
"Censure totale"
Sur son compte officiel, Telegram avait affirmé que cette proposition de loi visait à "isoler la Russie du reste du monde", ce qui permettrait de "bloquer les réseaux sociaux et messageries étrangers".
Ce projet, qui doit être validé lors d'une deuxième lecture décisive, vise à "une censure totale", avait ajouté Telegram.
Une pétition lancée par Roskovsvoboda, un groupe russe de défense des libertés sur Internet, demande l'abandon de cette proposition qui pourrait conduire, selon ce groupe, à une "anti-utopie à la Orwell" en Russie.
Roskovsvoboda conteste les pouvoirs grandissants de l'agence de régulation des télécoms, Roskomnadzor. Cette dernière sera notamment chargée de superviser la création d'un nouveau centre "pour contrôler le trafic sur Internet", selon le projet de loi contesté.
Dernièrement, Roskomnadzor a lancé des procédures contre Facebook et Twitter. En décembre, l'agence a également condamné Google à une amende pour n'avoir pas retiré du contenu interdit.
Des parlementaires russes ont aussi envisagé d'interdire les réseaux VPN, qui permettent d'accéder à ces sites non-autorisés.
La Douma a par ailleurs adopté mercredi dernier en deuxième lecture un projet de loi permettant de bloquer des médias diffusant sur Internet des informations jugées fausses par les autorités ou de leur infliger des amendes.
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