Un avion aux couleurs du gouvernement algérien s'est par ailleurs posé dimanche à Genève, où le président Bouteflika est hospitalisé depuis le 24 février, laissant supposer un retour prochain du chef de l'Etat en Algérie, où il est la cible d'une contestation sans précédent depuis sa première élection en 1999.
Dans le centre d'Alger, un millier de lycéens, drapeaux algériens à la main ou noués autour du cou pour certains, se sont rassemblés en criant notamment : "Hé, Bouteflika, pas de 5e mandat".
Des défilés lycéens ont été signalés dans divers quartiers de la capitale et dans plusieurs villes du pays, où de nombreux lycées sont fermés dimanche, jour de semaine en Algérie.
Etudiants et enseignants occupent également plusieurs universités du pays, refusant de se plier à la décision des autorités, la veille, de faire commencer les vacances ce dimanche les avançant d'une dizaine de jours et les allongeant d'autant.
Quelque 2.000 étudiants et enseignants sont notamment rassemblés à l'Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene (USTHB) à Alger, pour dénoncer cette décision et maintenir leur mouvement contre la candidature du président Bouteflika à l'élection présidentielle du 18 avril. Ils scandent: "Algérie libre et démocratique!".
Transports à l'arrêt
Enseignants et étudiants de plusieurs universités du pays sont en grève depuis plusieurs jours et d'autres devaient les rejoindre dimanche. Une décision de fermer les cités universitaires durant les vacances avancées, ce qui aurait contraint les étudiants, nombreux dans les manifestations qui ont débuté le 22 février, à rentrer chez eux, a été rapidement annulée face au tollé.
Une nouvelle marche estudiantine est prévue mardi pour la 3e semaine consécutive.
Outre ces manifestations de lycéens et d'étudiants, un appel à la grève générale avait été lancé pour dimanche.
A Alger, les transports publics sont à l'arrêt: aucun train - de banlieue ou grande ligne - ne part des gares de la capitale et aucun métro, tramway ou bus ne circule.
Une majorité de magasins du centre commerçant de la capitale algérienne n'ont pas ouvert. Le marché Reda Houhou, ex-Clauzel, dans le centre, fonctionne, mais une partie des commerçants a gardé le rideau baissé.
De nombreuses boutiques du quartier populaire de Bab el Oued ou de Zéralda, en banlieue, sont aussi fermées, ont témoigné des habitants.
Dans le quartier de Belouizdad, à cinq kilomètres du centre-ville, quelques magasins de l'avenue principale sont fermés, mais les supérettes, cafés et boulangeries sont ouverts, selon un habitant. La situation était similaire à Saoula, dans la banlieue sud d'Alger.
La plupart des administrations semblent fonctionner de même que les entreprises privées.
En revanche, "tout le monde est en grève" au siège de la Société nationale des Véhicules industriels (SNVI), une entreprise publique employant quelque 6.000 salariés pour la fabrication et la conception de camions, bus, véhicules de secours etc..., dans la banlieue est d'Alger, a indiqué à l'AFP un employé.
Les employés du fournisseur national d'électricité et de gaz Sonelgaz ont fait grève une heure dans la matinée. Ils cesseront le travail à nouveau une heure de l'après-midi et ce toute la semaine, a indiqué un salarié.
Hors de la capitale, la situation est également contrastée, selon les témoignages recueillis par l'AFP.
Débrayages
A Oran (nord-ouest), deuxième ville du pays, tous les commerces sont ouverts dans le quartier commerçant de Saint-Pierre, de même que le très populaire Marché de la Bastille, selon un journaliste d'un média algérien sur place. "On n'a pas l'impression qu'il y a une grève générale", dit-il.
A Constantine (nord-est), troisième ville du pays, commerces ouverts et fermés sont à parité, a rapporté un journaliste local, précisant que les lycéens sont dans la rue.
A Annaba, quatrième ville du pays, en revanche, tous les marchés, commerces et administrations sont fermés, selon un journaliste de la ville, ajoutant que les personnels des mairies des 12 communes de la wilaya (préfecture) d'Annaba sont en grève.
A Béjaia, dans la région de Kabylie (nord), "tout est fermé": lycées, collèges, administrations et entreprises, affirme à l'AFP Achour Idir, un syndicaliste du secteur de l'Education, qui décrit une "paralysie totale de la ville".
Dans un tweet, le conglomérat Cevital (agroalimentaire, grande distribution, industrie et services), plus important groupe privé algérien, s'est déclaré "solidaire avec le mouvement de grève générale (...) pour réclamer un changement de système" en Algérie.
Le site d'information TSA (Tout sur l'Algérie) signale aussi des grèves dans "plusieurs structures" de Sonatrach, l'entreprise nationale des hydrocarbures, sans préciser s'il s'agit de sites administratifs ou de production.
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