Près de huit heures après le début de la panne, les lumières ont commencé à se rallumer dans certains bâtiments de l'est de la capitale, a constaté l'AFP.
Le courant a été coupé à Caracas à 16h50 heure locale (20h50 GMT), affectant tous les quartiers de la capitale et les services comme le métro et les feux de circulation. Des milliers de personnes qui quittaient leur travail ont dû marcher des kilomètres pour regagner leurs domiciles.
La panne a aussi affecté les activités de l'aéroport international Simon Bolivar, selon les réseaux sociaux.
Les lignes téléphoniques et internet ont été également brusquement interrompues ainsi que la distribution de l'eau dans les immeubles, assurée par des pompes électriques.
Les coupures de courant sont habituelles au Venezuela, confrontée à une grave crise économique, voire chroniques dans l'ouest. Mais elles sont plus rares à Caracas, surtout de cette ampleur.
Hormis les bâtiments alimentés par générateur, la ville, considérée comme l'une des plus dangereuses au monde et régulièrement désertée après la tombée du jour, a été totalement plongée dans l'obscurité.
"Nous avons de nouveau été visés par la guerre de l'électricité", a affirmé le ministre de l'Energie électrique, Motta Dominguez. "Cette fois, ils ont attaqué la centrale hydroélectrique de Guri", la principale du pays, dans le sud, a-t-il dit.
Sur Twitter, le président Maduro a accusé les Etats-Unis. "La guerre de l'électricité annoncée et dirigée par l'impérialisme américain contre notre peuple sera mise en échec. Rien ni personne ne pourra vaincre le peuple de Bolivar et de Chavez. Patriotes, unissez-vous!", a écrit M. Maduro.
La vice-présidente vénézuélienne, Delcy Rodriguez, a dénoncé "une attaque de grande envergure" dont elle a accusé des "secteurs extrémistes". Elle a qualifié de "reporter du crime" le sénateur américain Marco Rubio, très hostile au gouvernement chaviste.
Mme Rodriguez a assuré que le courant commençait à revenir dans plusieurs Etats de l'est du Venezuela.
Pour sa part, Juan Guaido, l'opposant autoproclamé président par intérim et reconnu par une cinquantaine de pays, a attribué la panne à l'incurie du gouvernement de M. Maduro, qu'il considère comme un "usurpateur".
"Chaos, inquiétude, indignation. Cette panne témoigne de l'inefficacité de l'usurpateur. La renaissance du circuit électrique et celle du Pays passent par la fin de l'usurpation", a tweeté M. Guaido.
"Epuisés"
Selon les habitants de Caracas, obligés pour la plupart de rentrer du travail à pied, provoquant des marées humaines sur les trottoirs, cette panne est l'une des plus importantes subies depuis plusieurs mois.
"On est fatigués, épuisés...", a confié à l'AFP Estefania Pacheco, vendeuse dans un quartier du centre et mère de deux enfants, obligée de parcourir 12 kilomètres à pied pour regagner son domicile dans l'est de Caracas.
Selon les médias locaux, la panne a affecté presque tout le Venezuela.
"Ils ont saboté la centrale (hydroélectrique) de Guri. C'est une guerre de l'électricité menée contre l'Etat. Nous ne le permettrons pas! Nous sommes en train de travailler pour restaurer le service public", a déclaré sur Twitter la Compagnie nationale d'électricité, Corpoelec.
Guri, dans l'Etat de Bolivar, est l'une des principales centrales électriques d'Amérique latine, avec celle d'Itaipu, entre le Brésil et le Paraguay.
"C'est un sabotage qui était prévu pour durer plusieurs jours, mais le courant sera rétabli dans les heures qui viennent", a affirmé le ministre de la Communication Jorge Rodriguez.
S'exprimant à la radio près de quatre heures après le début de la panne, M. Rodriguez a dénoncé "une action criminelle". "Et à ces criminels, nous le disons: ils ne vont pas s'en sortir comme ça!", a-t-il lancé. Selon lui, il s'agit "d'un sabotage technique effectué directement sur le site de la centrale".
Plan de sécurité
Depuis un an, le président Maduro a demandé aux forces armées d'activer un plan spécial de sécurité pour protéger les installations électriques, mais les pannes continuent.
Des photos postées sur Twitter, jeudi soir, montrant des soldats gardant le site, mettent en doute leur efficacité.
Les experts accusent le gouvernement socialiste de ne pas avoir investi pour entretenir les infrastructures alors que la crise économique fait rage.
Dans les quartiers du nord-ouest de la ville, favorables à l'opposition, les résidents sont sortis aux fenêtres et en voiture pour entamer un bref concert de casseroles et de sifflets, un "cacerolazo" de contestation du gouvernement, alors que le pays est plongé dans une grave crise politique et économique.
Depuis le 23 janvier, le Venezuela a deux présidents: Nicolas Maduro, qui a entamé un deuxième mandat contesté en raison des accusations de fraude qui pèsent sur sa réélection; et Juan Guaido, président de l'Assemblée nationale, qui s'est à ce titre proclamé président par intérim et est reconnu par une cinquantaine de pays.
A LIRE AUSSI.
Venezuela: l'opposition défie Maduro dans la rue pour les 20 ans de la révolution
Venezuela: Guaido reconnu comme président par 19 pays européens
Venezuela: Guaido recrute des volontaires, Maduro se tourne vers l'armée
Venezuela: Guaido à la frontière colombienne pour faire entrer l'aide humanitaire
Venezuela: Maduro ferme sur ses positions, l'ultimatum d'Européens expire
- Amérique Latine
- bolivar
- Bresil
- caracas
- centrales Électriques
- centrales hydroélectriques
- concert de casseroles
- coupures de courant
- delcy rodriguez
- feux de circulation
- gouvernement socialiste
- impérialisme américain
- jorge rodriguez
- nicolas maduro
- Paraguay
- raison des accusations
- services publics
- USA
- Venezuela
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.