Ce jeudi 7 mars 2019 dès 6h30, une vingtaine de surveillants de prison a pris position devant le centre pénitentiaire de Caen (Calvados). Ils étaient autant devant la maison d'arrêt de la ville. Une mobilisation qui fait suite à l'agression de deux de leurs collègues mardi 5 mars 2019 dans la prison de Condé-sur-Sarte (Orne). En janvier 2018, dans des circonstances similaires, un mouvement d'ampleur avait paralysé la majorité des prisons française.
Environ 20 surveillants de prison ce matin devant le centre pénitentiaire de Caen pic.twitter.com/oB5dlpVuFt
— CharlesdeQuillacq (@CQuillacq) 7 mars 2019
Des promesses pas entièrement tenues
Au-delà de l'émotion suscitée par l'agression de mardi. Les surveillants mobilisés veulent rappeler à Nicole Belloubet les promesses que la garde des sceaux avait formulée pour mettre fin au mouvement des prisons de janvier 2018. Pour Philippe Devique, secrétaire régional du syndicat UFAP-UNSa Justice, toutes ces promesses n'ont pas encore été tenues : "Ce qui s'est passé à Condé-sur-Sarthe montre bien que l'accord signé avec la ministre n'a pas été mis en place comme prévu. Il y était écrit que tous les personnels soient équipés de gilets pare-coups. Si nos collègues de Condé en avaient eu, ils auraient subi des blessures beaucoup moins graves." Il demande l'application totale de l'accord signé avec la ministre.
Reste à savoir si cette journée de mobilisation va enclencher un mouvement aussi important qu'en 2018. Rien de moins sur pour Philippe Devique : "Pour l'instant on est sur une journée de solidarité avec nos collègues de Condé-sur-Sarthe." Indique le syndicaliste.
Philippe Devique : "Ce qu'on a signé doit s'appliquer"
Guerre syndicale
Autre prison, autre discours. À quelque centaines de mètres du centre pénitentiaire, la maison d'arrêt de Caen. Ici ce sont les membres de Force Ouvrière qui manifestent devant les grilles de la prison. On exprime également son émotion et sa solidarité envers leurs collègues agressés. Mais chez FO, on n'a toujours pas digéré la manière dont le mouvement de janvier 2018 s'est terminé. En effet, seul l'UFAP avait signé l'accord avec Nicole Belloubet alors que FO demandait plus au vu de la mobilisation. Après la signature de l'accord, le mouvement s'était progressivement éteint.
Un an plus tard, l'épisode est toujours en travers de la gorge de Joseph Rousseaux secrétaire régional à FO pénitentiaire : "Quand on en parle entre nous, on dit souvent que l'UFAP nous a vendus pour un gilet pare-coups et une paire de nouvelles godasses… C'est peut-être un peu exagéré, mais en janvier 2018 il y avait un mouvement d'une ampleur jamais vu depuis 20 ans. On pensait vraiment pouvoir obtenir plus du Gouvernement". Alors depuis, la guerre est déclarée entre les deux organisations. Ce jeudi par exemple, chaque syndicat avait sa prison : "La preuve, les surveillants du centre pénitentiaire de chez FO sont venus ici (à la maison d'arrêt) pour manifester" nous explique Joseph Rousseaux.
Malgré cette profonde division syndicale, Joseph Rousseaux veut croire à un nouveau mouvement d'ampleur : "on l'espère… et entre nous c'est bien parti, rien que dans le secteur de Rennes, 15 établissements sont bloqués (ce jeudi 7 mars en fin de matinée)"
"Si rien ne change, il va y avoir un mort"
Changement radical du système, ou amélioration progressive des conditions de travail… En tout cas, les deux organisations sont d'accord sur un point, la situation ne peut pas rester telle qu'elle : "On sait pertinemment depuis des années que ça va finir par un drame, il va y avoir un mort dans un établissement" alerte Joseph Rousseaux. Sans être aussi explicite, Philippe Devique de l'UFAP insiste sur le fait qu'à Condé-sur-Sarthe ce mardi, on était tout près de vivre un tel drame.
Joseph Rousseaux : "Il va y avoir un mort dans un établissement"
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Quand on à tué des gens, il me semble que l'assassin devrait être beaucoup moins bien traité que des petits délinquants.
Quand on entend, qu'ils ont télé, ordinateur, téléphone portable, droits au sport , droit d'étudier, droits de parloirs, droits de visites, etc etc, il me semble que des personnes au conditions de vie irréprochables peuvent bossé si ils veulent seulement s'offrir un minimum pour pouvoir vivre décemment.
Qu'on arrête de bichonner tous ces meurtriers.
C'est une honte.
Pain sec et eau sont encore des éléments trop biens pour eux.
Pensez à ceux qui ont perdu la vie.