La prison d'Alençon/Condé-sur-Sarthe (Orne), où deux surveillants ont été grièvement poignardés mardi 5 mars 2019 par un détenu radicalisé, était bloquée jeudi 7 mars 2019 par une centaine de surveillants, a constaté jeudi matin une journaliste de l'AFP. "Depuis mardi, c'est complètement bloqué", a déclaré à l'AFP Emmanuel Guimaraes, délégué FO pénitentiaire national, devant la prison. Quatre barrages de pneus, palettes de bois et vieux meubles étaient érigés sur la route menant au centre pénitentiaire, un des deux plus sécurisé de France, a constaté l'AFP. "Le stock de nourriture de trois jours est épuisé depuis hier soir. Et il ne reste plus que 17 surveillants dans la prison alors qu'il en faut 105 pour une journée entière", a ajouté Emmanuel Guimaraes.
Les manifestants s'attendent à être délogés par les forces de l'ordre, selon lui. Seuls, les ERIS (équipes régionales d'intervention et de sécurité) arrivés mardi ont été relevés mercredi, selon le délégué. "Il n'y a aucun mouvement de détenus, juste un relevé de présence et une distribution des repas", a ajouté M. Guimaraes. "Nous réclamons notamment une revalorisation de notre statut. Si on augmente le salaire des surveillants qui démarrent à 1 400 euros, on attirera davantage de surveillants et il y aura plus de sécurité dans les prisons", a poursuivi le délégué syndical.
Plusieurs autres établissements étaient également touchés par ce mouvement social jeudi matin, selon des sources syndicales. Mardi, après l'agression le matin de deux surveillants avec des couteaux en céramique, Michaël Chiolo, 27 ans, qui purgeait une peine de trente ans et s'est radicalisé en prison, s'était retranché avec sa compagne pendant près de dix heures dans l'unité de vie familiale de la prison. Après de vaines tentatives de négociations, le RAID avait lancé l'assaut vers 18h40, conduisant à l'interpellation du détenu et au décès de sa compagne.
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