Un changement de stratégie --déjà esquissé depuis quelques mois-- qui est censé répondre aux deux problèmes majeurs de Facebook: d'une part, les critiques et scandales incessants autour de sa gestion jugée pour le moins opaque et laxiste des données personnelles de ses utilisateurs; et d'autre part, un changement d'habitude des internautes, qui préfèrent de plus en plus d'autres modes de communication plus intimes que le traditionnel "fil d'actualités" du réseau social.
Pour son PDG et fondateur, Facebook doit devenir une plateforme plus unifiée, "plus simple", et davantage centrée sur les échanges privés (par opposition à la publication de +posts+ lisibles par un grand nombre de gens) et sur des formats de type "stories", qui s'effacent au bout de 24 heures.
"Quand je pense à l'avenir d'internet, je pense qu'une plateforme de communication centrée sur le +privé+ va devenir encore plus importante que les plateformes ouvertes d'aujourd'hui", estime-t-il.
Un changement qui correspond aux nouveaux goûts des utilisateurs. "Aujourd'hui, nous voyons déjà que les messages privés, les +stories+ éphémères et les petits groupes sont de loin les formats de communication en ligne qui croissent le plus vite", écrit Mark Zuckerberg dans un post publié sur sa page Facebook.
Le PDG a notamment l'intention d'unifier techniquement le réseau avec ses autres services, Messenger, Instagram et WhatsApp.
"Dans quelques années, je m'attends à ce que les futures versions de Messenger et WhatsApp deviennent les moyens principaux de communication sur le réseau Facebook", indique encore le jeune multimilliardaire.
Diversification
Il sera ainsi possible d'échanger directement des messages vers et depuis l'une de ces plateformes, qui pourraient adopter le cryptage des données, comme ce n'est le cas actuellement que sur la messagerie WhatsApp.
"Ces prochaines années, nous allons reconstruire davantage de services autour de ces idées", annonce M. Zuckerberg.
Même "si nous n'avons pas actuellement une bonne réputation quant à notre capacité de construire des services protecteurs de la vie privée (...), nous pouvons évoluer pour construire les services que veulent vraiment les gens", assure-t-il également, maniant l'art de la litote.
Ce changement de cap passe aussi par la volonté de se diversifier, pour trouver de nouveaux relais d'une croissance qui ralentit.
"Nous voulons construire cela de la même façon que nous avons développé WhatsApp: se concentrer sur l'usage le plus fondamental et le plus privé --échanger des messages--, le rendre le plus sûr possible, et de là construire plus de moyens pour les gens d'interagir, via des appels vocaux ou vidéo, les groupes, les +stories+, les entreprises, les paiements, le commerce et, in fine, une plateforme pour beaucoup d'autres services privés", détaille le PDG.
Emporté dans un flot quasi ininterrompu de polémiques depuis plus de deux ans (fausses informations, contenus haineux, manipulation de la plateforme à des fins politiques, gestion des données personnelles, piratage...), le groupe assure régulièrement avoir appris de ses erreurs et ne cesse de promettre mieux pour l'avenir.
Facebook est de loin le premier réseau social du monde, avec 2,3 milliards d'utilisateurs actifs dans le monde. Ses autres services (Instagram, Messenger et WhatsApp dépassent tous le milliard d'usagers).
Son modèle économique est fondé sur la publicité, ciblée très finement grâce aux montagnes de données personnelles qu'il collecte.
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