Cette peine, sans maintien en détention et inférieure aux réquisitions du parquet qui avait demandé un an d'emprisonnement ferme, est assortie d'une mise à l'épreuve de deux ans avec une obligation de travail et de soins.
Le tribunal n'a pas ordonné son maintien en détention, ouvrant la voie à un aménagement de peine.
Le président du tribunal, Philippe Schneider, a expliqué ne pas vouloir lui "faire payer le fait d'être le +frère de+", tout en estimant qu'il s'était "servi du fait d'être le +frère de+ pour susciter de la peur".
L'homme de 38 ans, sans emploi depuis l'attentat de Strasbourg, avait été interpellé vendredi après avoir posté sur son compte Facebook, lisible par tous, plusieurs messages jugés "menaçants" par les autorités. Ils étaient accompagnés d'une photo d'armes, qui se sont révélées factices.
"Ce soir, je fais la Une de BFM, à 18H30 précise (sic)", avait-il notamment écrit, paraphrasant les menaces proférées par son frère Chérif avant son équipée meurtrière contre le marché de Noël, le 11 décembre, qui avait fait cinq morts et une dizaine de blessés.
"Bientôt une vie s'éteint", "tout est prêt, je demande à mes contacts de garder le silence." Ces messages avaient vite entraîné un afflux d'appels au 17 et "replongé quelques instants la ville dans la terreur", a souligné le procureur Alexandre Chevrier.
"Père en souffrance"
"Vous aviez conscience que vous vouliez provoquer un émoi, une peur, même si à l'évidence vous avez eu un repentir", a considéré le président du tribunal, Philippe Schneider, rappelant que Malek Chekatt avait attendu les policiers, leur avait donné les armes factices photographiées et avait montré où son téléphone était caché.
Présenté par son avocat commis d'office comme "un père en souffrance" venant de perdre le droit de garde de son fils de neuf ans, Malek Chekatt "voulait faire parler de lui, voulait attirer l'attention sur ses problèmes", a estimé le procureur pendant ce procès en comparution immédiate.
"Le jugement fait la part des choses (...) et a entendu la souffrance et malheur de ce père", a estimé l'avocat de la défense Thomas Steinmetz, soulignant aussi "la souffrance des proches de ceux qui commettent des actes délictueux" et les conséquences dans leur vie professionnelle et personnelle.
Présenté comme impulsif et vivant "très mal" la stigmatisation lié à son nom de famille depuis l'attentat de Strasbourg, Malek Chekatt a déjà onze condamnations à son casier judiciaire, essentiellement pour des faits de violence, et avait fait plusieurs séjours en prison.
Mais celui qui a déclaré "ne plus croire en Dieu", n'a jamais présenté de signe de radicalisation religieuse. S'il a dit avoir "de l'affection" pour son frère, il n'a "jamais été d'accord avec ses positions".
Pull gris, cheveux noirs ondulés, visage glabre, Malek Chekatt a déclaré, d'une voix douce et polie devant le tribunal avoir "fait quelque chose de maladroit", reconnaissant "une connerie".
"Mais je ne pensais pas faire du mal à qui que ce soit", a-t-il affirmé, expliquant avoir posté ces messages après un appel lui apprenant qu'il ne pourrait plus voir son fils que lors de visites en présence d'un tiers.
"Je ne vais m'en prendre à personne. Maintenant j'ai compris que je ne peux plus me permettre le moindre écart", a-t-il déclaré.
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