"Nous avons pris la décision de saisir les instances de l'ONU chargées de veiller au respect des droits fondamentaux pour tous", a annoncé la famille de l'ex-PDG de Renault, dans un communiqué lu par Me François Zimeray à Paris. "C'est bien l'empêchement à préparer sa défense pour un procès équitable qui nous inquiète".
"Voilà plus de 100 jours que Carlos Ghosn est emprisonné au Japon dans la citadelle de Kosuge, un lieu de détention aux règles moyenâgeuses", "dans une cellule étroite, la lumière allumée de jour comme de nuit, obligé de dormir sur le dos, le visage découvert", ont dénoncé les proches de l'homme d'affaires dans ce communiqué dévoilé lundi par Me Zimeray, avocat au barreau de Paris, lors d'une conférence de presse.
L'ancien ambassadeur de France chargé des Droits de l'homme a précisé que cette saisine s'effectuait auprès du groupe de travail sur la détention arbitraire (WGAD) de l'organisation internationale. Selon lui, le délai pour ce genre de saisine est d'environ 6 mois.
L'avocat et son associée Jessica Finelle sont les représentants de la femme de Carlos Ghosn, Carole, qui avait dénoncé dans une interview récente à Paris Match les conditions de détention de son mari, les qualifiant de "déplorables, voire inhumaines", et des enfants du patron emprisonné, Caroline, Maya, Nadine et Anthony.
"Cette initiative fait écho à de très nombreuses voix comme la branche japonaise de la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l'homme, NDLR), pour dénoncer ce système appelé justice de l'otage, +hostage justice+, et qui trouvent (...) dans l'incarcération de Carlos Ghosn l'opportunité de faire la lumière sur le combat qu'ils mènent depuis très longtemps pour que le Japon se conforme aux standards internationaux en matière de procès equitable et de détention", a détaillé François Zimeray, qui a martelé qu'il ne s'agissait "en aucun cas d'une initative prise contre le Japon".
M. Ghosn est inculpé pour avoir minoré ses revenus déclarés aux autorités boursières dans des documents remis par Nissan pour les années 2010 à 2018.
L'ancien patron franco-libano-brésilien est en outre inculpé pour abus de confiance, sur des soupçons d'avoir tenté de faire porter à Nissan le fardeau de pertes financières personnelles et d'avoir rétribué, via une filiale du constructeur d'automobiles, un ami saoudien qui s'était porté garant pour le sortir de cette mauvaise passe.
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