Les Rouennais connaissaient l'agnel, ils doivent désormais s'habituer au Rollon. Cette monnaie alternative, lancée par la région Normandie, est arrivée dans l'agglomération rouennaise (Seine-Maritime), fin février 2019. Pour l'instant, une dizaine de commerçants acceptent le Rollon dans l'agglomération, bien loin de la centaine qui a adhéré à l'agnel.
À Rouen, c'est la boutique des Torréfacteurs normands qui a apposé en premier l'affichette du Rollon sur sa porte d'entrée. "Ça permet de favoriser le consommer local et d'attirer une clientèle qui a une certaine façon de penser", défend Grégoire Meurice, torréfacteur dans la boutique, avec son frère David.
De l'argent dématérialisé
Pour lui, le Rollon offre "une manière supplémentaire de payer", sans exclure quiconque. Car, là où cette nouvelle monnaie peut rebuter certains, c'est qu'elle ne fonctionne qu'en version numérique. Le Rollon peut être utilisé via un smartphone ou une carte de paiement avec une application qui permet de charger de l'argent dessus. Un euro équivaut à un Rollon et permet d'"inciter les consommateurs, comme les professionnels à acheter local et durable via les circuits courts", défend la Région Normandie qui a lancé une vaste campagne de communication à Rouen pour faire connaître sa monnaie.
Le Rollon peut être utilisé via un smartphone ou éventuellement une carte.
Le numérique et la nécessité d'avoir un smartphone, ce sont aussi les freins que relève Victoire Lecourt, à la tête du Marché du Robec à Rouen. Malgré ces inconvénients, elle a tout de même choisi de délaisser l'agnel pour se consacrer au Rollon. "C'était trop compliqué de gérer deux monnaies locales, explique la jeune femme. Avec le Rollon, on rayonne plus que l'agnel et on peut se faire connaître dans toute la région." Victoire Lecourt souhaite ainsi dépasser les frontières de l'ex-Haute Normandie pour continuer à "s'ouvrir des portes" en Normandie. Grégoire Meurice y voit, lui, une "façon de se reconnaître entre commerçants qui ont une même éthique".
L'agnel poursuit son aventure
C'est aussi l'objectif qui poursuit la monnaie locale rouennaise, l'Agnel, qui compte bien poursuivre son aventure à côté du Rollon. "Ce n'est pas tout à fait la même clientèle, affirme Alexandre Monnot, le co-responsable de la monnaie. Il faut essayer d'être complémentaire, si on n'a pas la possibilité d'échanger ses euros contre des agnels en papier, on doit pouvoir utiliser le Rollon."
Dans sa boutique, Victoire Lecourt a choisi d'abandonner l'Agnel pour passer à la nouvelle monnaie locale dématérialisée depuis la mi-février.
D'ailleurs, des membres de l'agnel font partie du conseil d'administration du Rollon et Alexandre Monnot a bon espoir de pouvoir être soutenu dans le développement de la monnaie rouennaise, notamment dans le démarchage des commerces. Surtout, il insiste sur la volonté de "coopération", en prenant le contre-exemple de Nantes où deux monnaies locales se font concurrence. Pour assurer le succès du Rollon, les Rouennais doivent désormais saisir leur smartphone pour télécharger l'application et découvrir les commerçants qui acceptent cette nouvelle alternative à l'euro.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.